La fin de Benzema au Real Madrid a été ponctuée par une série d’intrigues qui se sont déroulées au cours de ce dénouement express Le Français a quitté le Bernabéu dans l’un des départs les plus inattendus de l’histoire du club.
Opération foudre
D’emblée, il convient de noter que l’opération a été précipitée dans une course vertigineuse la semaine dernière. Au début de celle-ci, un émissaire saoudien a contacté le Français pour finaliser l’offre : 200 millions « propres » sur deux ans et une autre saison en option.. Une offre derrière laquelle certains voient un moyen de pallier l’hypothétique refus de Messi aux Saoudiens puisque Leo tenterait de revenir au Barça et de réaliser le souhait de sa famille.
Ayant reçu l’offre, Karim l’a rapportée à Florentino Pérez, à qui il a demandé quelques jours de réflexion. Le président lui a dit que les portes de Madrid lui étaient ouvertes, malgré l’accord conclu pour prolonger son contrat d’un an, en remerciement des services rendus au cours de ces 14 saisons en tant que joueur. Mais Il l’avertit que Madrid, en pleine rénovation du Bernabéu, serait aidé s’il prolongeait d’un an son départ pour l’Arabie, dans la mesure du possible. La conversation s’arrête là.
Karim a pris les jours de congé pour réfléchir et a abordé l’entraînement sans confirmer ou infirmer son départ. Jusqu’à Benzema s’est rendu au journal Marca pour recevoir un prix et a dû faire une déclaration sur son avenir. Il y laisse un titre aussi énigmatique qu’ambigu : « La réalité n’est pas l’internet ». Il s’agit là d’une allusion claire aux reportages qui considéraient son départ comme acquis sur les réseaux. Quelques heures plus tard, le journal madrilène annonce en grande pompe : « Benzema reste ». Une version qui contredit toutes les informations émanant de son entourage et de l’Arabie, où l’arrivée du Français était considérée comme acquise.
Silence et demi-vérités
Benzema a entretenu le mystère au point que ni le club ni la tribune des supporters n’ont eu la confirmation de son départ à temps pour préparer un tifo ou des adieux dignes de sa stature sportive. en tant qu’actuel capitaine de l’équipe, deuxième meilleur buteur de l’histoire et dernier Ballon d’Or du Real Madrid.
Carlo Ancelottitoujours discret et élégant, n’a jamais interrogé l’attaquant sur son avenir. Mais il a clairement exprimé sa position lors de la conférence de presse précédant le match contre l’Athletic : « Les légendes du club doivent prendre leur retraite au Real Madrid ». Une déclaration qui a alimenté l’hypothèse de sa permanence à Madrid, comme Karim lui-même l’avait dit à ses journalistes dans Marca.
Mais il est allé plus loin. Interrogé dans le vestiaire par certains joueurs dans les heures précédant le match contre les Lions, Benzema a lui-même confirmé qu’il restait. Même s’il savait qu’il mentait à ses coéquipiers. parce que la décision était prise et que c’était la dernière fois qu’il portait le maillot madrilène.
Lorsque l’attaquant français a appelé Florentino pour l’informer de sa décision, le président l’a élégamment remercié pour son travail au fil des ans et lui a souhaité bonne chance. Et peu après, Madrid a rendu public le départ de Benzema, qui n’a fait aucune apparition dans les médias avant ou après l’annonce officielle de son départ.
Hommage sans la presse
Le point d’orgue de ces imbroglios et demi-vérités sera mis en scène ce mardi avec l’hommage « clandestin » que le club lui rendra ce mardi à 12h00 à Valdebebas.. Un événement qui, inexplicablement la presse n’est pas invitée et ne peut être suivie que par les médias officiels du club, ce qui réduit considérablement l’importance de l’événement.
Pourquoi ne pas le faire avec la presse à témoins ? Pour beaucoup, il s’agit d’une punition du Real Madrid à l’égard de Benzema pour cette évasion éclair et pour son comportement ces derniers jours. Il n’a pas été honnête avec ses coéquipiers et n’a pas été clair depuis le début avec le club, le vestiaire ou les médias. Karim Benzema, attaquant aussi majestueux sur le terrain qu’obscur en dehors, s’en va.