Dans une lettre au président de l’exécutif, les professionnels du secteur appellent à un pacte d’Etat sur le problème du logement.
MADRID, 20 sept. (CALPA PARIS) –
Le Conseil général des associations officielles d’agents immobiliers d’Espagne (Coapi) a demandé dans une lettre ouverte au Premier ministre par intérim, Pedro Sánchez, que l’investissement de l’État en faveur des plans de logement soit de 0,6 % du PIB, soit 8 000 millions d’euros.
« Nous avons besoin de budgets d’État qui soutiennent les plans de logement et les lois qui sont promulguées. Les lois sans les fonds économiques qui les soutiennent sont de pures chimères…. Il suffit d’analyser le graphique historique des investissements dans le logement pour se rendre compte que, sans compter les fonds européens ‘Next Generation’, l’effort budgétaire annuel n’est que de 1.000 millions d’euros », explique le président de l’association, Gerard Duelo Ferrer.
Dans la même lettre, le président de l’Association des agents immobiliers (API) affirme que « la grave situation dont souffre le secteur du logement est le résultat de politiques qui n’ont pas été mises en œuvre ou qui ont été erronées pendant de nombreuses décennies ».
« Les politiques du logement devraient être planifiées sur 15 ou 20 ans, et non pas être basées sur des mesures à court terme, généralement limitées aux intérêts les plus immédiats des gouvernants », ajoute-t-il.
La lettre met également en garde contre le peu de ressources allouées par l’État au marché du logement. « Un fait aussi dramatiquement significatif que le fait que nous soyons en queue de peloton des pays européens en termes de construction et de budgets de l’État pour le logement social (VPO), devrait rendre un gouvernement progressiste beaucoup plus conscient », indique-t-il.
C’est pourquoi il a souligné qu' »il est regrettable de n’avoir que 1,5 % de logements sociaux, alors que la moyenne européenne (UE-28) est de 9,3 %. Il y a des pays comme les Pays-Bas, avec des gouvernements conservateurs, qui ont plus de 30% de logements sociaux ».
Pour inverser la situation, le président de l’API propose un grand pacte d’Etat. « Des politiques doivent être mises en place pour promouvoir le logement social et abordable ainsi que pour transformer et activer les terrains publics, des questions que la nouvelle loi n’encourage pas et n’aborde pas suffisamment », souligne-t-il.
Enfin, il prévient que sans ce pacte d’Etat « il n’y aura pas d’alliances solides public-privé, indispensables pour construire le minimum nécessaire afin d’éviter que les générations futures ne soient contraintes de retarder encore plus leur émancipation, voire de se retrouver dans des situations d’extrême précarité ».