Panetta ne voit pas la fin du cycle de hausse des taux de la BCE

Le dirigeant italien de la BCE n’exclut pas une récession technique.

MADRID, 2 juin (CALPA PARIS) –

Le cycle actuel de hausse des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) n’est pas encore terminé, même s’il n’est pas loin de l’être, selon le représentant italien au conseil d’administration de l’institution, Fabio Panetta, pour qui une récession technique dans la zone euro n’est pas à exclure en raison de l’impact retardé du resserrement monétaire.

Mon intuition suggère que nous n’avons pas atteint la fin de notre cycle de hausse des taux, même si nous n’en sommes pas loin », a déclaré M. Panetta dans une interview accordée au journal français « Le Monde ».

En ce sens, l’Italien considère que ce n’est pas le moment de se précipiter dans les hausses et prévoit que le débat passera bientôt de la question de savoir de combien les taux augmenteront à celle de savoir « combien de temps ».

D’autre part, M. Panetta reconnaît qu’un taux d’inflation de 6,1 % est trop élevé et affirme que la BCE le ramènera à 2 %, soulignant qu’actuellement la principale menace pour la stabilité des prix provient de la vigueur du marché du travail et des stratégies de rentabilité des entreprises.

Il prévient également que si l’économie européenne n’a pas sombré dans la récession profonde que certains avaient prédite, le resserrement monétaire mis en œuvre par la BCE se fera sentir dans les mois à venir.

« Nous ne pouvons pas exclure la possibilité que la demande intérieure reste faible et que cela se traduise par une faiblesse prolongée de l’activité économique, voire par une récession technique », note-t-il.

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En tout état de cause, pour le dirigeant de la BCE, le modèle de croissance européen des 20-30 dernières années, basé sur l’énergie bon marché et les délocalisations, « s’essouffle ». « Nous devons revoir notre modèle de croissance, en l’adaptant au nouveau panorama géopolitique », conclut-il.

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