MADRID, 22 juin (CALPA PARIS) –
Le directeur général de DigitalES, Víctor Calvo-Sotelo, a demandé au nouveau gouvernement qui émergera en Espagne après les élections générales du 23 juillet de maintenir son soutien à la demande d’un « partage équitable » et d’être cohérent en termes de représentation du secteur dans l’organigramme du nouvel exécutif.
Ces propos ont été tenus lors d’une conférence de presse à l’occasion de la présentation du Sommet DigitalES qui se tiendra à Madrid les 29 et 30 juin et qui réunira des représentants institutionnels du gouvernement et des entreprises du secteur.
Selon M. Calvo-Sotelo, il serait positif que le nouveau gouvernement maintienne son soutien à la « part équitable », qui est la demande des opérateurs de télécommunications et de diverses associations du secteur qui préconisent que les grandes entreprises technologiques contribuent au financement des nouveaux réseaux en payant pour leur utilisation.
Cette position des opérateurs de télécommunications, qui soutiennent qu’ils ne peuvent à eux seuls assumer les investissements nécessaires pour adapter les infrastructures de réseau à l’augmentation du trafic prévue dans les années à venir, se heurte à la position de grandes plateformes technologiques telles qu’Amazon, Netflix, Google et Meta (propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp), entre autres.
En ce sens, les grandes entreprises technologiques considèrent qu’elles contribuent déjà à l’infrastructure (avec le câble sous-marin, par exemple) et défendent également que la « part équitable » peut porter atteinte à la neutralité de l’internet, tout en considérant que son application peut entraîner une augmentation du prix de leurs services pour les clients.
Dans ce contexte, le président de DigitalES a également affirmé la nécessité pour l’Espagne et l’Europe de ne pas rester à la traîne des États-Unis et de la Chine en termes de numérisation et que la réglementation qui sera approuvée à l’avenir devrait servir cet objectif.
D’autre part, M. Calvo-Sotelo a également demandé au nouveau gouvernement de maintenir la représentation du secteur dans son organigramme. À cet égard, il a souligné qu’actuellement, le ministère de l’Économie a la » petite coletilla » de la Transformation numérique en son nom propre.
Cela s’ajoute à l’existence de deux secrétariats d’État, à savoir celui de la numérisation et de l’intelligence artificielle et celui des télécommunications et des infrastructures numériques.
Interrogé sur son souhait de voir un ministère dédié exclusivement au secteur, M. Calvo-Sotelo a indiqué que cette possibilité « ne changerait pas grand-chose » au traitement actuellement réservé à la numérisation en Espagne, et qu’il n’y voyait donc pas une revendication à formuler.
Dans ce contexte, face à la possibilité d’un changement de couleur au sein du gouvernement, le directeur général de DigitalES a souligné que les télécommunications sont un secteur qui n’est pas soumis à l' »idéologie » des partis et qu’il génère un « consensus politique ».
« La numérisation, presque sans crier gare, a été acceptée comme une question d’État. C’est une énorme fortune », a ajouté Eduardo Serra à ce sujet.