Elderson (BCE) avertit les banques que « ce n’est qu’une question de temps » avant qu’elles ne soient obligées de mettre en place des plans climatiques.

MADRID, 4 sept. (CALPA PARIS) –

Frank Elderson, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) et vice-président de son conseil de surveillance, a averti les banques que ce n’est qu’une question de temps avant que les plans de transition climatique ne deviennent obligatoires au niveau européen, et a donc encouragé les institutions à se préparer à d’éventuelles poursuites judiciaires au cas où elles ne les mettraient pas en œuvre.

Pour ce faire, M. Elderson a recommandé lundi lors d’une conférence aux banques de se mettre au travail avec des programmes de transition compatibles avec les objectifs de l’Accord de Paris et de la loi européenne sur le climat, qui prévoit une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 d’ici à 2030 et la neutralité carbone d’ici à 2050.

Il les a également exhortés à cesser de financer les combustibles fossiles, à éviter l’écoblanchiment et à évaluer le risque potentiel de travailler avec certains types de clients, tant sur le plan financier que sur celui de la réputation. En fait, M. Elderson a indiqué que certaines institutions mesurent déjà ce type d’éventualité.

Dans le cas contraire, les institutions financières risquent d’être poursuivies par les ONG et les groupes de défense de l’environnement pour ne pas avoir assumé « les responsabilités de l’entreprise en matière d’adaptation au changement climatique ».

En outre, il a également souligné la « remarquable augmentation » du nombre de procès pour dommages dus à la pollution intentés contre des entreprises du secteur automobile et alimentaire. De son côté, Elderson a mentionné les ONG qui achètent des actions d’entreprises afin de forcer les dirigeants à assumer « leur juste part » dans la lutte contre le changement climatique.

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M. Elderson a illustré son propos en citant le cas de la compagnie pétrolière Shell, qui a été contrainte par un tribunal de réduire ses émissions de 45 % d’ici 2030 par rapport aux émissions de 2019.

Cette affaire est toutefois en appel, car l’Accord de Paris ne s’applique pas aux entreprises « en tant que telles », même si le tribunal estime qu’elles sont obligées de soutenir les objectifs proposés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU.

Cependant, l’exécutif néerlandais a reconnu que « ni les superviseurs, ni les législateurs, ni les tribunaux » n’attendent des entreprises ou des banques qu’elles résolvent la crise climatique par elles-mêmes. Néanmoins, elles « ne peuvent plus s’offrir le luxe » de croire qu’elles n’ont rien à apporter à la lutte contre le changement climatique.

M. Elderson a souligné que les poursuites judiciaires motivées par des considérations environnementales pourraient également atteindre les banques centrales et les autorités de surveillance.

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