MADRID, 7 août (CALPA PARIS) –
En Espagne, les femmes souffrant d’obésité subissent en moyenne une pénalité salariale de 9 % par rapport aux autres travailleuses, selon une nouvelle étude de l’Institut d’études sur l’emploi (IES).
Plus précisément, pour les femmes obèses travaillant en Espagne, l’IES estime que même dans l’échelle la plus basse, une pénalité salariale de 2 % peut se traduire par une pénalité salariale individuelle de 451 euros, ce qui équivaut à un montant global de 766 millions d’euros chaque année dans cette échelle.
En moyenne, ce chiffre passe à 3,49 milliards d’euros par an avec une pénalité salariale de 9 %. En outre, selon une étude de l’IES, les femmes obèses en Espagne non seulement gagnent moins que les autres travailleurs, mais ont également moins de succès lors du recrutement, moins de possibilités de promotion, moins de bien-être sur le lieu de travail, plus de stress et plus de risques d’être licenciées.
Selon le Dr Zofia Bajorek, co-auteur du rapport, la pénalité salariale liée à la stigmatisation de l’obésité dans l’emploi semble commencer lorsque les femmes espagnoles « quittent l’enseignement à temps plein et entrent sur le marché du travail, et se poursuit à des stades ultérieurs de leur carrière ».
« Nos estimations suggèrent qu’au cours de sa carrière, une femme souffrant d’obésité à l’âge de 18 ans peut perdre jusqu’à 110 000 euros à la retraite », a-t-elle déclaré.
En Espagne, le traitement du surpoids et de l’obésité, ainsi que des maladies associées, représente quelque 26 000 millions d’euros de dépenses de santé annuelles. Dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’obésité réduit l’espérance de vie de 0,9 à 4,2 ans.
En Espagne, ce chiffre est de 2,7 ans, et les années de vie en bonne santé des personnes souffrant d’obésité sont réduites de 3,5 ans par rapport aux Espagnols ne souffrant pas d’obésité ou de surpoids. D’ici 2050, plus de 8 % des dépenses de santé dans les pays de l’OCDE seront consacrées au traitement de l’obésité et des maladies connexes.
On prévoit également que d’ici 2030, les Espagnols en surpoids ou obèses seront 3,1 millions de plus, ce qui augmentera les coûts du système de santé d’environ 3 milliards d’euros par an. Malgré cela, aucune stratégie officielle de lutte contre l’obésité n’a été publiée en Espagne depuis 2004, et les directives de santé publique font peu référence aux résultats professionnels des personnes souffrant d’obésité.