Guindos (BCE) met en garde contre un « effet de mirage » dans la rentabilité des banques en raison du coût du capital

MADRID, 9 oct. (CALPA PARIS) –

Le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Luis de Guindos, a averti que les données sur la rentabilité des banques qui ont été annoncées cette année pourraient en fait constituer un « effet de mirage » face à la hausse du coût du capital qui s’est produite sur les marchés.

Plus précisément, l’ancien ministre espagnol a indiqué dans son discours lors de la XIVe réunion financière de KPMG et « Expansión » qu’en 2024, il y aura une augmentation des coûts de financement et une baisse de l’activité de crédit et de la croissance économique. En outre, M. Guindos a également averti que certains signes avant-coureurs commençaient à apparaître dans les définitions des états de défaut antérieurs.

« Tout cela se reflète dans les valorisations (…) et nous oblige à être prudents, car nous assistons peut-être à un effet de mirage avec l’amélioration de la rentabilité des banques », a déclaré M. Guindos lors de son discours. Plus précisément, il a indiqué que le coût du capital pour les banques européennes est d’environ 14%, tandis que le rendement du capital est de 11%.

Le vice-président de la BCE a appelé les banques à agir avec prudence non seulement dans la distribution de dividendes, mais aussi dans les rachats d’actions et même dans les rémunérations. Il a également averti que l’absence d’une union bancaire complète due à l’absence d’un fonds commun de garantie des dépôts est une « source de vulnérabilité ».

Le banquier central a ajouté que l’environnement macroéconomique est également soumis à une « énorme incertitude » face à une « faible croissance » au cours des prochains trimestres et parce que l’inflation va diminuer, mais restera tout de même supérieure à l’objectif de 2 %. « Il y a la possibilité d’une correction relativement désordonnée », a-t-il dit.

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En ce qui concerne la politique budgétaire, M. Guindos a souligné que les gouvernements « sont fondamentalement incapables d’agir » et qu’il est même nécessaire pour ceux qui maintiennent des ratios dette/PIB élevés d’adopter des « plans de consolidation budgétaire prudents ». « Évitons un conflit entre la politique monétaire et la politique budgétaire », a-t-il déclaré.

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