La faiblesse de la rentabilité et de la productivité pousse les petites banques à poursuivre leur consolidation, selon A&M

MADRID, 22 octobre (CALPA PARIS) –

Le cycle actuel des taux d’intérêt, après une décennie où le prix de l’argent a été négatif, a montré que les banques espagnoles évoluent à deux vitesses : les grandes institutions, qui ont une rentabilité et une productivité élevées, et les plus petites, qui ont du mal à suivre.

C’est ce qui ressort de la dernière édition du rapport « El Pulso a la Banca », préparé par le cabinet de conseil Alvarez & Marsal, qui passe en revue l’évolution du secteur bancaire espagnol au cours du premier semestre de l’année.

Selon Fernando de la Mora, directeur général et responsable de l’Espagne et du Portugal, et Eduardo Areilza, directeur principal, le grand « défi » auquel ces petites entités devront faire face est celui de la productivité par agence, compte tenu de leur faible rendement des capitaux propres (RoE).

Dans l’ensemble du secteur bancaire espagnol, le rendement des fonds propres a atteint 10,03 % à la fin du deuxième trimestre, soit une augmentation de plus de 1,7 point de pourcentage par rapport au premier trimestre. Le volume d’affaires par agence a également augmenté de 2 millions d’euros pour atteindre 184 millions d’euros. Ces chiffres moyens masquent toutefois des différences entre les institutions.

En termes de rentabilité, les institutions les plus remarquables sont BBVA (17,9 %), Bankinter (16,7 %), CaixaBank (12,3 %), Abanca (12,3 %), Santander (12,1 %) et Ibercaja (11,7 %). Dans la queue du groupe, on trouve des institutions un peu plus petites, comme Sabadell (8,3 %), Kutxabank (7,9 %), Unicaja (4,6 %) et Cajamar (3,1 %).

A lire aussi  Margarita Delgado obtient le soutien unanime du Parlement européen dans la course à la présidence du SSM

Il en va de même pour la productivité, une mesure affectée par le gel des nouveaux crédits face à la hausse des taux d’intérêt. Les grands champions de la productivité par agence sont Santander et Bakinter, avec 292 millions et 252 millions, respectivement. On peut également citer BBVA (208 millions d’euros), Sabadell (195 millions d’euros) et CaixaBank (177 millions d’euros).

Dans ce cas, le groupe de queue est constitué des cinq plus petites institutions : Abanca (147 millions), Kutxabank (141 millions), Unicaja (134 millions), Cajamar (95 millions) et Ibercaja (74 millions).

« La réduction du nombre d’agences s’est stabilisée, mais certaines banques continuent d’optimiser leur présence », indique le rapport préparé par le cabinet de conseil.

PLAFOND DE RENTABILITÉ PAR CLIENT

Une autre des conclusions du rapport rédigé par les experts du cabinet de conseil est que la marge client (la différence entre ce qu’une banque facture pour les prêts et ce qu’elle paie pour les dépôts) atteint ses sommets pour le cycle actuel des taux d’intérêt.

Les banques les plus performantes à cet égard, avec des marges clients supérieures à 3 %, sont CaixaBank (3,2 %), BBVA (3,1 %) et Santander (3,1 %). Viennent ensuite Sabadell (2,9 %), Bankinter (2,8 %), Ibercaja (2,8 %), Cajamar (2,5 %) et Unicaja (2,3 %).

Cette marge a été renforcée ces derniers mois par la réévaluation des portefeuilles de crédit, qui est déjà proche de son maximum estimé entre 5 % et 5,5 %, ainsi que par une rémunération quasi inexistante des dépôts.

A lire aussi  Le nombre de passagers des trains à grande vitesse en 2022 est supérieur de 6 % à ce qu'il était avant la pandémie de concurrence.

Toutefois, le coût des dépôts bancaires devrait continuer à augmenter, pour atteindre environ 2,20 % ou 2,50 %. En tout état de cause, cette éventuelle « guerre des dépôts » dépendra de la capacité commerciale des institutions, de l’intérêt des clients et de l’existence d’un besoin structurel dans le système.

En ce qui concerne la composition des dépôts, la quasi-totalité des dépôts du système financier espagnol sont des comptes à vue. Cela s’explique par le fait que les dépôts à terme ont pratiquement disparu après une décennie de rémunération nulle du passif. Cependant, selon les calculs d’Areilza, quelque 6.000 millions d’euros entrent actuellement dans les dépôts à terme, ce qui pourrait signifier qu’ils finissent par représenter entre 35% et 45% du total du passif.

Auteur/autrice