L’investissement et la consommation sont les moteurs de l’économie espagnole, tandis que le secteur étranger s’essouffle
MADRID, 22 (CALPA PARIS)
L’économie espagnole a progressé de 0,5 % entre avril et juin, soit un dixième de point de pourcentage de moins qu’au trimestre précédent, mais un dixième de point de pourcentage de plus qu’initialement prévu, selon les données des comptes nationaux publiées ce vendredi par l’Institut national de la statistique (INE).
La croissance du PIB en glissement annuel a été de 2,2 % au deuxième trimestre, soit deux points de moins qu’au premier trimestre, mais quatre dixièmes de plus que l’estimation précédente (1,8 %), en raison de l’essoufflement du secteur étranger.
L’activité économique a été stimulée au deuxième trimestre de l’année par une croissance plus forte de la consommation par rapport au trimestre précédent, tandis que l’investissement, bien qu’il ait augmenté, l’a fait dans une moindre mesure qu’au premier trimestre. Les exportations et les importations, pour leur part, sont entrées dans des taux négatifs, contrairement à la progression qu’elles ont connue entre janvier et mars.
Plus précisément, la consommation des ménages a augmenté de 0,9 % entre avril et juin, soit six dixièmes de point de pourcentage de plus qu’au premier trimestre, tandis que les dépenses publiques ont progressé de 1,6 %, contre une baisse de 0,5 % au trimestre précédent.
L’investissement, quant à lui, a légèrement ralenti et a enregistré une croissance trimestrielle entre avril et juin de 1,9 %, contre une hausse de 3,1 % au trimestre précédent, l’investissement en logement augmentant de 3,6 %, soit deux points de plus qu’entre janvier et mars.
L’évolution de la demande nationale au deuxième trimestre contraste avec les performances du secteur extérieur. Les exportations ont baissé de 3,2% en glissement trimestriel et les importations se sont contractées de 2,1%, contre des hausses respectives de 4,6% et 4,1% au premier trimestre de l’année.
Par secteur économique, la construction et les services ont tiré la croissance au deuxième trimestre, avec une augmentation de leur valeur ajoutée brute (VAB) de 0,9% par rapport au trimestre précédent. En revanche, l’agriculture et l’industrie sont passées en territoire négatif, avec des baisses respectives de 2,4% et 1,2%.
LE PIB PRÉPANDÉMIQUE SERA ATTEINT À L’ÉTÉ 2022
Le PIB à prix courants a atteint au deuxième trimestre son chiffre le plus élevé de la série historique, à 362,4 milliards d’euros, soit 859 millions d’euros de plus qu’au trimestre précédent (+0,2%) et 29 092 millions d’euros de plus qu’au même trimestre de 2022 (+8,7%). En conséquence, le déflateur implicite du PIB a augmenté de 6,4% en glissement annuel, soit deux dixièmes de point de pourcentage de moins qu’au trimestre précédent.
Selon les statistiques, en indice de volume chaîné, l’économie espagnole a dépassé le niveau d’avant la pandémie au troisième trimestre 2022.
Les données de l’INE de ce vendredi intègrent différentes révisions des séries de PIB publiées depuis 2020. Plus précisément, les statistiques ont révisé à la hausse le PIB de dix trimestres, y compris le premier trimestre de cette année, qui a été fixé à 0,6 %.
De même, conformément à la révision des données publiées lundi dernier, l’INE a augmenté les taux en glissement annuel pour onze trimestres, a révisé à la baisse pour un trimestre et a laissé inchangées les données pour deux trimestres.
Lundi dernier, les statistiques ont révisé à la hausse la croissance de l’économie espagnole en 2022, de 5,5 % à 5,8 %, en raison de la plus grande contribution de la demande extérieure, et ont augmenté de 5,5 % à 6,4 % l’évolution du PIB en 2021.
LA CONSOMMATION DES MÉNAGES SE MODÈRE ET L’INVESTISSEMENT ET LES DÉPENSES PUBLIQUES S’ACCÉLÈRENT
En glissement annuel, le PIB a progressé de 2,2 % au deuxième trimestre de cette année, contre 4,2 % au premier trimestre. Il s’agit du taux le plus modéré en glissement annuel depuis le premier trimestre 2021.
Selon les statistiques, la demande nationale a contribué à hauteur de 2,3 points à la croissance du PIB en glissement annuel au deuxième trimestre, soit un point de plus qu’au trimestre précédent, tandis que la demande extérieure a retranché un dixième de point, soit 2,9 points de moins qu’au trimestre précédent.
Selon les données de l’INE, la consommation des ménages a modéré sa croissance en glissement annuel de 0,4 point de pourcentage au deuxième trimestre, à 2,2 %, tandis que les dépenses publiques ont accéléré leur augmentation en glissement annuel de près de trois points, à 4,1 %, leur plus forte hausse en deux ans.
L’investissement a également mis le pied sur l’accélérateur, affichant une croissance de 2 % en glissement annuel, alors qu’il stagnait au premier trimestre.
En revanche, les exportations et les importations ont affiché des taux négatifs en glissement annuel, chutant respectivement de 0,8 % et 0,4 %, alors qu’elles avaient augmenté de 9,6 % et 1,9 % au premier trimestre.
Par secteur économique, les services et la construction ont enregistré une croissance annuelle de la VAB de 3 % et 2,2 % respectivement, tandis que l’industrie a progressé de 1,1 %. L’agriculture, en revanche, a enregistré une baisse de 1,9% en glissement annuel.
576 000 EMPLOIS SUPPLÉMENTAIRES L’ANNÉE DERNIÈRE
L’emploi dans l’économie, en termes d’heures travaillées, a augmenté de 1,5 % au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, soit 1,1 point de pourcentage de plus qu’au cours des trois premiers mois de l’année.
En glissement annuel, le nombre d’heures effectivement travaillées a diminué de huit dixièmes de point de pourcentage pour atteindre 1 %.
Pour leur part, les emplois en équivalent temps plein ont augmenté de 3 % en glissement annuel, soit six dixièmes de point de pourcentage de plus qu’au premier trimestre, ce qui signifie que 576.000 emplois en équivalent temps plein ont été créés en un an.
La productivité par emploi équivalent temps plein a enregistré une baisse de 0,8 % en glissement annuel, contre une croissance de 1,7 % au trimestre précédent. Il s’agit de son premier taux négatif depuis le troisième trimestre 2021. La productivité apparente par heure effectivement travaillée a augmenté de 1,2%, soit 1,1 point de pourcentage de moins qu’au premier trimestre de l’année.
En glissement annuel, la croissance des coûts salariaux par unité de production (CSU) s’est établie à 6,2 %, soit deux dixièmes de point de pourcentage de moins que la variation du déflateur implicite de l’économie (+6,4 %).
Pour sa part, la rémunération des salariés a augmenté de 8,6% en glissement annuel au deuxième trimestre, soit trois dixièmes de moins qu’au trimestre précédent, après une augmentation du nombre de salariés de 3,1%, soit quatre dixièmes de plus, et la rémunération moyenne par salarié a augmenté de 5,4%, contre 6% au premier trimestre.
Dans le même temps, l’excédent brut d’exploitation a augmenté de 9,6 % en glissement annuel, soit 6,5 points de moins qu’au premier trimestre. Cet indicateur avait connu une croissance à deux chiffres pendant six trimestres consécutifs.
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