MONTILLA (CÓRDOBA), 4 sept. (CALPA PARIS) –
Les 27 ministres de l’Agriculture de l’Union européenne (UE), conduits par l’Espagnol Luis Planas, se sont plongés ce lundi dans la tradition viticole de la région de Montilla-Moriles, dans la province de Cordoue, dans le cadre de l’une des visites qu’ils effectuent depuis dimanche à Cordoue dans le cadre de la réunion informelle des ministres (MIM), qui se termine ce mardi par diverses réunions dans le cadre de la Présidence de l’Union européenne avec l’Espagne.
À cet égard, le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a exprimé sur les réseaux sociaux que » les compétences artisanales de ces producteurs locaux, transmises de génération en génération, sont reconnues, protégées et soutenues par l’UE « , tout en remerciant l’organisation de la visite et le déjeuner à Bodegas Alvear, étant » une grande opportunité pour découvrir davantage sur les différents processus de vieillissement des vins fortifiés « .
Concrètement, après la visite du domaine expérimental de l’Université de Cordoue (UCO) à Rabanales en début de matinée, les ministres se sont rendus à Montilla où, au Lagar Las Puentes de Bodegas Alvear, on leur a expliqué le processus qui suit la récolte, depuis l’arrivée des raisins par remorque jusqu’à leur passage dans la trémie et leur entrée ultérieure dans le pressoir pour commencer la fermentation du moût.
Ils ont également pu voir un ensemble de capachos et une « mini pasera » avec le retournement des raisins Pedro Ximénez par les agriculteurs, en vue du processus de production particulier qui donne lieu à la singularité des vins PX, qui naissent dans la zone de l’appellation d’origine protégée (AOP) Montilla-Moriles.
Les ministres ont ainsi pu apprécier l’art du processus de déshydratation de ce cépage, qui est en train de franchir les premières étapes de son inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.
Ils ont également visité l’un des vignobles d’Alvear, où les raisins Pedro Ximénez dominent le paysage de l’Albariza – un sol calcaire pauvre, mais semblable aux terres françaises de Champagne – et sont adaptés aux étés chauds et aux hivers secs – si secs que l’utilisation de fongicides ou de pesticides est rare. Il s’agit d’une forme de viticulture durable.
CRIADERAS ET SOLERAS
À El Lagar, ils ont visité la cave Tinajas et se sont ensuite rendus dans les installations de Bodegas Alvear, fondée en 1729, au centre de la ville cordouane de Montilla, où ils ont montré aux ministres le processus de vieillissement dynamique – le système des criaderas et soleras – des vins fortifiés et dégusté les différents types de vins lors d’un déjeuner, avec l’assistance du maire de la ville, Rafael Llamas, et du président du Conseil provincial, Salvador Fuentes, parmi d’autres autorités et représentants d’institutions.
Les différentes explications ont été données par la vice-présidente de Bodegas Alvear, Carmen Giménez Alvear, le directeur des exportations d’Alvear, Álvaro Ruiz, et Alfonso Fernández, membre de l’Académie andalouse de gastronomie, et la délégation a été reçue par le ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation par intérim, Luis Planas ; le conseiller au tourisme de la mairie de Montilla, Adrian Lapsley ; le président de l’appellation d’origine protégée (AOP) Montilla-Moriles, Javier Martín ; le gestionnaire de l’AOP, Enrique Garrido, et Bernardo Lucena, vigneron de Bodegas Alvear.
Aujourd’hui, la zone de production de l’AOP couvre une grande partie du sud de la province de Cordoue. À l’intérieur de la zone de production, la sous-zone de qualité supérieure comprend les vignobles de la Sierra de Montilla – qu’ils ont visités – et de Moriles Altos. Il existe environ 60 bodegas et caves, avec quelque 4 300 hectares de vignobles.
Cette visite a eu lieu dans le cadre du RIM susmentionné, présidé par M. Planas, qui a expliqué l’intention de la présidence espagnole de promouvoir la proposition législative sur les nouvelles variétés végétales produites à l’aide de nouvelles techniques génomiques (NTG), présentée par la Commission européenne le 5 juillet dernier.
Lors de cette réunion des ministres européens de l’Agriculture, les nouvelles technologies au service de la production alimentaire seront abordées, ainsi que des questions connexes telles que la sécheresse, l’eau, les produits phytosanitaires et les engrais.