Un groupe dirigé par le fonds d’investissement privé RRJ Capital envisage de racheter Vodafone Espagne pour 5 milliards de dollars.

MADRID, 20 oct. (CALPA PARIS) –

Un consortium dirigé par le fonds d’investissement privé RRJ Capital étudie la possibilité de faire une offre d’environ 5 000 millions d’euros pour les activités de Vodafone en Espagne, selon un rapport de Bloomberg.

Vodafone a placé sa filiale espagnole sous revue stratégique en mai dernier et depuis lors, plusieurs rapports ont émergé concernant l’intérêt de différents fonds pour l’acquisition de l’activité, comme la société britannique Zegona, qui a publié fin septembre un communiqué confirmant qu’elle étudiait cette opération.

La société de capital-risque RRJ Capital est dirigée par Richard Ong, ancien banquier de Goldman Sachs, et des sources familières avec le processus ont déclaré à Bloomberg que le fonds avait déjà obtenu un financement pour l’éventuelle transaction.

« Les délibérations sont en cours et le groupe dirigé par RRJ pourrait encore décider de ne pas procéder à une transaction, ont ajouté les sources. Europa Press a contacté Vodafone Spain à ce sujet, mais l’entreprise a refusé de faire des commentaires.

RRJ Capital a déjà investi 500 millions d’euros en 2021 dans Vantage Towers, l’unité européenne de tours de téléphonie mobile de Vodafone, et détient toujours une participation de près de 3 % dans la société.

DIFFÉRENTES OPTIONS

Dans ce contexte, Vodafone envisage plusieurs options pour ses activités en Espagne, allant d’une éventuelle vente de la filiale, pour laquelle elle est à l’écoute du marché, à la cession d’une partie de son réseau fixe dans le pays.

Cependant, ces deux options dépendront de l’évolution de ses résultats en Espagne et des éventuelles conditions imposées par Bruxelles sur la fusion d’Orange et de MásMóvil, selon des sources familières avec la situation qui se sont confiées à Europa Press.

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Le premier à avoir manifesté son intérêt pour la reprise de la filiale espagnole de Vodafone a été le fonds Zegona, qui a reconnu l’approche, bien que les noms d’autres acheteurs potentiels aient également émergé, comme Apollo, Apax, Iliad et Liberty.

Toutefois, à la suite d’une réunion du comité syndical européen de l’entreprise, qui s’est tenue ce mois-ci à Düsseldorf (Allemagne) et au cours de laquelle diverses questions importantes dans le contexte actuel de l’entreprise ont été discutées, CCOO a indiqué que la direction de Vodafone considérait certaines de ces approches supposées comme une « distraction ».

La direction insiste sur le fait que nous ne devrions pas nous laisser distraire par certains articles de presse malveillants qui veulent exercer une pression sur l’opérateur », a déclaré CCOO dans une déclaration interne à laquelle Europa Press a eu accès et qui a été rapportée par le journal « Cinco Días ».

En fait, le PDG de Vodafone en Espagne, Mario Vaz, a plaisanté cette semaine lors d’un forum organisé par le journal « El Economista » au sujet de ces prétendus intérêts pour l’acquisition des activités de la société dans le pays.

« Aujourd’hui, je n’ai pas vu dans le journal que nous avions été vendus. Tous les jours, nous sommes vendus, n’est-ce pas ? », a plaisanté M. Vaz lundi, tout en soulignant que l’entreprise communiquera « en temps voulu » la décision concernant sa filiale en Espagne, qui fait l’objet d’un examen stratégique depuis le printemps dernier.

Des sources du marché ont souligné que l’imposition de mesures correctives « sévères » par Bruxelles pour approuver la fusion d’Orange et de MásMóvil en Espagne serait une incitation à une éventuelle vente de la filiale.

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« La décision de Bruxelles sur la fusion entre Orange et MásMóvil a un impact non seulement en Espagne, mais aussi sur l’ensemble du secteur en Europe. Une décision assortie de mesures correctives sévères ralentirait les perspectives de consolidation sur d’autres marchés et de croissance. En outre, ce serait un nouveau coup dur pour les cours des actions des télécommunications, qui ont chuté de 45 % au cours des dix dernières années », ont ajouté les sources.

D’un autre côté, une fusion sans conditions aiderait tous les opérateurs – tant en Europe qu’en Espagne, selon les sources – à croître davantage et à « accélérer le redressement de Vodafone en Espagne », ce qui inviterait l’entreprise à reconsidérer la nécessité d’une éventuelle vente de la filiale.

Vodafone compte environ 13 millions d’abonnés à la téléphonie mobile en Espagne, 3 millions d’abonnés à la fibre optique et 1,5 million d’abonnés à la télévision, en plus d’un réseau de fibre optique d’une valeur d’environ 4 milliards d’euros. En outre, son chiffre d’affaires annuel est d’environ 4 milliards d’euros et son excédent brut d’exploitation (Ebitda) est d’environ 950 millions d’euros.

Pour cette raison, les sources de marché consultées par Europa Press considèrent que la vente de ses activités en Espagne est une « décision majeure » de nature « financière » pour Vodafone et qu’elle « n’est pas facile à prendre » pour le groupe.

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