Les pilotes d’Air Europa entament 14 jours de grève supplémentaires
MADRID, 19 juin (CALPA PARIS) –
Le syndicat espagnol des pilotes de ligne (Sepla) a entamé la troisième série de grèves au sein de la compagnie aérienne Air Europa, qui durera jusqu’au 2 juillet, après avoir rompu un préaccord sur les augmentations salariales.
Ces nouveaux arrêts de travail s’ajoutent à ceux de la première semaine de mai ainsi qu’à ceux des deux semaines précédentes, qui ont entraîné l’annulation de 182 vols.
Les pilotes d’Air Europa entament ce lundi un total de 14 nouveaux jours de grève jusqu’au 2 juillet prochain dans toutes les bases et centres de travail en Espagne, à l’appel de Sepla face au refus de la compagnie d’accepter leurs revendications salariales et la signature de la IVème Convention Collective de Négociation.
En conséquence, la compagnie a annulé un total de 15 vols (6 vols aller-retour) : Madrid-Bilbao, Madrid-Palma, Madrid-Malaga, Palma-Barcelone, Madrid-Paris (Orly) et Asuncion-Cordoba, ainsi que Asuncion (Paraguay)-Madrid, Madrid-Cordoba (Argentine) et Madrid-Malaga.
La compagnie aérienne offre aux passagers concernés la possibilité de prendre un vol dans les 30 jours suivant la date de leur vol initial et sur la même route ; sur une autre route vers une autre destination opérée par Air Europa, dans les 3 jours précédant ou suivant la date de leur vol initial ; ou de conserver le montant du billet pour l’utiliser comme crédit en vue d’un achat ultérieur sur n’importe quelle destination opérée par Air Europa.
CONFLIT NONOBSTANT L’ACCORD PREALABLE.
Selon Sepla, la grève reprend malgré le fait que la compagnie et les pilotes soient parvenus à un accord de principe le 8 juin, qui a débloqué le conflit de travail mais n’a pas été respecté par la direction d’Air Europa.
Selon le syndicat, le préaccord liait l’actualisation des salaires à la cession des droits du travail contenus dans la convention collective IV, mais il a « disparu » le lendemain lorsque la compagnie a présenté « un document radicalement différent dans lequel l’actualisation insuffisante des salaires était liée à la renonciation à une partie des droits du travail acquis ».
Sepla souligne que cela signifierait un « faible coût » de la profession de pilote chez Air Europa. Selon un communiqué, « les plans dévoilés par la compagnie aérienne » visent à « réduire le collectif en appauvrissant les droits et les conditions de travail des nouveaux pilotes qui rejoignent la compagnie ».
Pour Sepla, il est « inconcevable que les dirigeants soient de mauvaise foi et jouent de manière déloyale avec l’avenir d’Air Europa et de ses travailleurs ».
Ils soulignent également que le syndicat « a cédé à ses justes revendications et a accepté verbalement une actualisation salariale insuffisante mais qui a permis de débloquer la grève », mais qu' »il va être très difficile de faire à nouveau confiance à la direction de l’entreprise qui, par son manque de scrupules, est revenue sur sa position de mars ».
Sepla dénonce également le « manque de concret » des propositions avancées par l’entreprise dans les pourparlers pour l’élaboration de la 5ème convention collective.
Le syndicat, qui a déjà rencontré la compagnie aérienne conformément au calendrier établi, avertit que les dirigeants « n’envisagent qu’un nouvel accord avec des conditions de travail inférieures », ce qui signifie, entre autres, « une proposition salariale inférieure à l’IPC, ainsi que la perte de la conciliation familiale et professionnelle pour les travailleurs ».
Pour toutes ces raisons, Sepla assure qu’elle poursuivra la grève entre le 19 juin et le 2 juillet.
Le syndicat a dénoncé la « fixation abusive » des services minimums par le ministère des Transports, de la Mobilité et de l’Agenda urbain.