L’épargne nécessaire à l’achat d’un logement augmente de 21 % au cours des quatre dernières années
MADRID, juin 16 (CALPA PARIS) –
La hausse du coût du financement a entraîné une augmentation de 46 % du paiement de l’hypothèque depuis 2019, selon une étude d’Idealista, qui précise également que l’épargne nécessaire pour un acompte hypothécaire a augmenté de 21 %, pour atteindre 42 300 euros.
Concrètement, le portail immobilier explique qu’avec une hypothèque de 30 ans, selon le taux d’intérêt moyen enregistré en mai 2019 de 2,15%, la moyenne des remboursements hypothécaires pour la première année s’élevait à 352 euros pour une maison de deux chambres à coucher en Espagne, tandis qu’en mai 2023, avec un taux d’intérêt moyen en avril de 3,61%, selon la Banque d’Espagne, le montant moyen atteint 513 euros, soit 46% de plus.
Idealista explique que l’augmentation du prix des logements et le refus des banques de financer plus de 80 % de la valeur estimée, ainsi que d’autres coûts associés tels que les impôts et autres inhérents à l’opération, ont fait que le montant de l’épargne qu’il faut apporter au départ pour devenir propriétaire a augmenté de 21 % au cours des quatre dernières années.
Le montant moyen de l’acompte pour un logement de deux chambres en Espagne était de 34 906 € en mai 2019, tandis qu’en mai 2023, il s’élève à 42 293 €, souligne Idealista.
LES VILLES DANS LESQUELLES IL FAUT ÉPARGNER LE PLUS POUR ACHETER UN LOGEMENT.
Selon l’étude, Cuenca et Santa Cruz de Tenerife sont les capitales provinciales où l’épargne que les acheteurs doivent apporter a le plus augmenté, avec 42% et 41% de plus, respectivement. Elles sont suivies par Palma (+39%), Alicante (+33%), Pontevedra (+32%) et San Sebastian (+28%).
Parmi les principales villes espagnoles, Madrid n’a connu qu’une augmentation de 7 %, tandis qu’à Barcelone, l’augmentation n’a été que de 1 % au cours des quatre dernières années.
Dans les villes de Séville et de Zamora, le revenu requis est le même qu’il y a quatre ans, tandis que dans cinq villes, ce montant a diminué. La liste commence par Teruel, qui a enregistré la plus forte baisse, avec 17 % de moins, suivie par Jaén (-14 %), Palencia (-12 %), Ceuta (-3 %) et Ourense (-2 %).
Conformément au prix de ses logements, Palma est la capitale où l’épargne nécessaire pour financer un appartement de deux chambres à coucher est la plus élevée : 106 079 euros. Viennent ensuite Barcelone, avec 97 230 euros, Saint-Sébastien, avec 91 948 euros, Madrid, avec 72 340 euros, et Gérone, avec 60 619 euros.
L’AUGMENTATION DES REMBOURSEMENTS HYPOTHÉCAIRES DE LA PREMIÈRE ANNÉE.
Idealista souligne que la hausse de l’Euribor est l’un des facteurs qui a fait que les mensualités payées par l’acquéreur d’un logement la première année ont également augmenté par rapport à 2019.
La plus grande différence est perceptible à Cuenca, où l’on est passé d’une mensualité de 242 euros aux 413 actuels pour un logement de deux chambres, soit une augmentation de 71%. Viennent ensuite Santa Cruz de Tenerife (69%), Palma (67%), Saragosse (62%), Valence (61%) et Alicante (60%).
Les pourcentages égaux ou supérieurs à 50% sont Pontevedra (58%), San Sebastián (53%), Badajoz (53%), Almería (52%), Vitoria (51%), Ávila (50%) et Soria (50%). À Madrid, la première année de remboursement du prêt hypothécaire a augmenté de 29 %, tandis qu’à Barcelone, elle est restée à 22 %.
Bien que les prix aient baissé dans cinq villes, les remboursements hypothécaires n’ont diminué qu’à Teruel, où ils ont baissé de 1%. Les villes qui ont connu les plus faibles augmentations sont Jaén (3%), Palencia (6%), Ceuta (17%) et Ourense (18%).
Pour le porte-parole d’Idealista, Francisco Iñareta, il est important d’examiner les effets que l’annonce faite jeudi par la Banque centrale européenne, de poursuivre la hausse des taux, pourrait avoir sur le marché du logement.
« La situation pour les acheteurs potentiels devient de plus en plus compliquée. D’une part, les hausses de taux ont un impact direct sur le marché hypothécaire, rendant les prêts plus chers. D’autre part, les prix continuent d’augmenter et exigent un volume d’épargne plus important », explique-t-il.
Si pour l’instant, précise-t-il, « ces deux phénomènes coexistent avec l’existence d’une demande solvable encore suffisante pour soutenir le marché », la hausse des taux d’intérêt pourrait ralentir cette tendance.