MADRID, Jun 14 (CALPA PARIS)
Le gouvernement argentin a déclaré qu’il espérait être « en mesure » de présenter une contre-proposition à Bruxelles sur l’accord Union européenne-Mercosur d’ici la fin du mois de juin, dans le but d’inclure des garanties pour prévenir ou contenir les effets négatifs sur les exportations argentines des mesures « unilatérales » adoptées par le bloc de l’UE à des fins prétendument environnementales.
C’est ce qui ressort du rapport de gestion présenté cette semaine par le gouvernement, qui affirme que l’approche adoptée par l’Union européenne est essentiellement environnementale. Les objectifs de Bruxelles dans le sillage des différents accords sur le climat – tels que l’approbation du Pacte vert ou de la Loi sur le climat, et les lignes directrices qui en découlent – ont affecté « de manière significative » le rythme et l’orientation de la politique commerciale de l’UE.
Bien que les réglementations du Pacte vert européen ne fassent pas partie de l’accord entre l’UE et le Mercosur, elles s’appliqueront de manière générale et auront un impact sur les entreprises des pays membres de l’Union européenne et sur toute entreprise qui exporte ou souhaite exporter vers l’Union européenne, y compris les entreprises du Mercosur.
Ainsi, le ministère argentin des affaires étrangères, du commerce international et du culte a déploré que cette nouvelle réglementation puisse entraîner des « restrictions cachées » au commerce, affectant dans le cas du Mercosur les préférences obtenues lors de la négociation de l’accord.
Ils ont également demandé que soient « prises en compte » les différences de niveau de développement entre les deux blocs, qui empêchent l’extrapolation directe du modèle européen.
Cette semaine, le président argentin, Alberto Fernández, a rencontré la présidente de la Commission européenne (CE), Ursula Von der Leyen, et lui a demandé que l’accord soit « équilibré » entre les économies des deux régions.
DÉFORESTATION ET EXEMPTION DE LA DIRECTIVE SUR LES ÉNERGIES RENOUVELABLES
Parmi les mesures qui pourraient le plus affecter l’accord commercial UE-Mercosur figure le règlement sur la commercialisation de produits exempts de déforestation.
Ce règlement imposera que chaque produit exporté vers l’UE soit accompagné de la certification correspondante garantissant que sa production n’a pas impliqué de déforestation, qu’il a été produit légalement sur la base des réglementations nationales du pays producteur, et qu’il est conforme aux exigences d’information établies.
Le gouvernement argentin travaille à l’élaboration d’un document permettant à l’UE de reconnaître les certifications du Mercosur et aux pays du Mercosur d’être considérés comme « à faible risque ». Dans le cas de l’Argentine, le soja, le bœuf et le secteur du bois pourraient être les produits les plus touchés.
D’autre part, la proposition de décarbonisation du transport maritime affectera potentiellement l’ensemble de l’offre exportable de l’Argentine vers l’Europe, en raison de l’augmentation des coûts associés aux exigences de décarbonisation du secteur, qui serait répercutée sur les taux de fret.
Cependant, certaines mesures incluses dans le Pacte vert ont été esquivées avec succès. C’est le cas de la directive sur les énergies renouvelables. L’Argentine a fait pression sur l’UE pour qu’elle n’affecte pas ses exportations de biodiesel.