Il prévoit que le chiffre de croissance du deuxième trimestre devrait placer le niveau du PIB au-dessus du niveau d’avant la pandémie.
MADRID, 23 mai (CALPA PARIS) –
Le Conseil général des économistes (CGE) a relevé ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) espagnol pour 2023 de 1,5 % à 1,8 %, compte tenu des bonnes performances des exportations et du tourisme au cours des deux premiers trimestres de l’année, de la baisse des pressions inflationnistes, de la diminution des problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement et de la mise en œuvre progressive des fonds liés au programme » Next Generation EU « .
Néanmoins, les économistes ont mis en garde contre certaines inconnues pour le second semestre de cette année, en raison, entre autres, de la réduction de l’épargne des ménages et de la baisse de la demande intérieure, du ralentissement possible du tourisme, des conséquences de la sécheresse et de l’augmentation du prix de l’argent avec son impact direct sur les secteurs de l’immobilier et de la construction.
Comme l’a rappelé l’organisme présidé par Valentín Pich dans son rapport « Observatoire financier » pour les quatre premiers mois de l’année, tant le Fonds monétaire international (FMI) que la Banque d’Espagne ont revu à la hausse leurs prévisions de croissance pour l’économie espagnole, à plus de 1,5 % cette année.
Malgré cela, les économistes ont averti que ces prévisions « ne sont pas exemptes d’incertitudes » en raison des circonstances géopolitiques, des tensions financières et du resserrement de la politique monétaire.
Par ailleurs, le président du Conseil général des économistes d’Espagne, Valentín Pich, a rappelé que l’économie espagnole est encore la seule des quatre grandes économies de la zone euro à ne pas avoir retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie de grippe aviaire de 19 ans. Si l’on compare le niveau actuel du PIB réel à celui d’avant le début de la pandémie, il est encore inférieur de 0,2 % en Espagne et supérieur de 2,5 % dans la zone euro.
Néanmoins, M. Pich a prédit que le chiffre de croissance du deuxième trimestre placerait probablement déjà le niveau du PIB au-dessus du niveau d’avant la pandémie.
« Si nous voulons vraiment être un pays leader à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe, nous devons continuer à prêter attention à l’application efficace et transparente des fonds de la prochaine génération, tout en veillant à ce que le retrait des stimuli qui expireront bientôt – à moins qu’ils ne soient prolongés – soit fait au bon moment et pas avant, et penser à l’effet possible que cela aura », a conseillé le président des économistes.
LES ÉCONOMISTES ONT RÉDUIT LEURS ESTIMATIONS DU TAUX DE CHÔMAGE À 12,7 %.
En ce qui concerne le marché du travail, les économistes soulignent que tant les chiffres des comptes nationaux que ceux de l’Enquête sur les forces de travail (EPA) pour le premier trimestre reflètent un certain ralentissement de l’emploi, le taux de chômage s’élevant à 13,3 %.
Néanmoins, en avril, le chômage s’élevait à 2.788.370 chômeurs, soit 2,58% de moins qu’en mars et 7,75% de moins qu’en avril 2022, tandis que les affiliés à la sécurité sociale dépassaient pour la première fois les 20,6 millions.
Avec ce scénario, le Conseil général des économistes a décidé de réduire le taux de chômage estimé pour l’ensemble de l’année, d’environ 13% dans les prévisions précédentes publiées en avril, à 12,7%.
En ce qui concerne la hausse des prix, les économistes ont maintenu leurs estimations du taux de croissance attendu de l’inflation globale en 2023 dans une fourchette comprise entre 4 % et 4,3 %, identique à l’estimation précédente.
LES PRÉVISIONS RELATIVES À LA DETTE PUBLIQUE ONT ÉTÉ REVUES À LA HAUSSE POUR ATTEINDRE 113 %.
De leur côté, les économistes ont souligné que l’endettement de l’économie espagnole par rapport au PIB poursuit sa tendance à la baisse, mais pas en termes de volume.
Considérant que la croissance de la dette continue d’augmenter, 5,58% en glissement annuel en mars, les économistes ont révisé leurs estimations pour le ratio de la dette publique par rapport au PIB en 2023 à 113%, au lieu de 111%.
Le Conseil général des économistes considère que le déficit, de son côté, clôturera l’année à 4,4%, alors que les estimations de l’exécutif le situent à 3,9%. Il convient de mentionner l’engagement du gouvernement espagnol de réduire le déficit public à 3 % à la fin de 2024, conformément au nouveau programme de stabilité 2023-2026 présenté à Bruxelles en avril dernier.
VOIR « POSSIBLE » QUE LES TAUX D’INTÉRÊT CONTINUENT À AUGMENTER.
Enfin, les économistes s’attendent à de nouvelles hausses des taux d’intérêt pour tenter de contrôler l’inflation dans la zone euro, qui a rebondi à 7 % en avril.
« Tant que l’inflation, qui a rebondi à 7 % dans la zone euro en avril, ne sera pas maîtrisée, elle devrait continuer à augmenter, la Banque centrale européenne ayant annoncé qu’elle continuerait à prendre des mesures pour atteindre l’objectif de 2 % d’ici à 2025.