Le Portugal avertit que de nouvelles hausses de taux de la BCE mettent en péril la croissance de la zone euro

MADRID, 12 juil. (CALPA PARIS) –

Le ministre portugais des Finances, Fernando Medina, s’est joint aux critiques que les gouvernements de plusieurs pays de la zone euro commencent à adresser à la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), compte tenu du risque que de nouvelles hausses des taux d’intérêt n’entravent excessivement les efforts déployés par l’économie de la région pour éviter la récession.

Dans une interview accordée à Bloomberg, le ministre portugais souligne que l’inflation est déjà orientée à la baisse en raison du resserrement monétaire sans précédent entrepris par la BCE, tandis que les effets des hausses de taux à ce jour n’ont pas encore été pleinement absorbés par les ménages et les entreprises.

« Les risques que de nouvelles hausses créent une situation plus difficile pour la croissance au niveau européen sont maintenant plus élevés et doivent être analysés très attentivement », a déclaré M. Medina.

Le Premier ministre portugais Antonio Costa a déclaré le mois dernier que les fonctionnaires de Francfort n’avaient pas bien compris la nature de l’inflation à laquelle la zone euro est confrontée.

De même, le Premier ministre italien Giorgia Meloni a déclaré à la fin du mois de juin que « l’on ne peut ignorer le risque que la hausse constante des taux d’intérêt soit un remède plus nocif pour la maladie ».

De son côté, la première vice-présidente et ministre de l’Économie et de la Transformation numérique, Nadia Calviño, a indiqué ce mercredi lors du Desayunos Informativos de Europa Press, qu’elle espérait que la BCE  » fasse bien les choses  » lors de sa réunion de juillet et que la décision d’augmenter ou non les taux d’intérêt prenne en compte les niveaux d’inflation, mais aussi de croissance, certains pays de la zone euro étant en  » récession « .

A lire aussi  Gabriel Escarrer, nouveau président de Meliá après la démission de son père

Mme Calviño, qui n’a pas souhaité être plus explicite sur sa position quant à la poursuite de la hausse des taux d’intérêt par la BCE, a déclaré que l’institution devait prendre une décision « appropriée » pour modérer l’inflation, mais « sans mettre en péril la croissance économique, qui est essentielle ».

« J’espère qu’ils auront raison et qu’ils parviendront à contrôler l’inflation et à la ramener sur la trajectoire des 2 %, sans provoquer de récession en Europe », a-t-il souligné.

Le Conseil des gouverneurs de la BCE doit se réunir à nouveau pour discuter de la politique monétaire de la zone euro le 27 juillet, date à laquelle il est pratiquement certain que la banque augmentera à nouveau les taux d’intérêt de 25 points de base dans l’espoir de donner plus d’indications sur sa position pour les réunions suivantes.

Auteur/autrice