Les PME « traînent » une augmentation cumulée des coûts de 27% en deux ans, selon Cepyme.

MADRID, 28 juin (CALPA PARIS) –

Les petites et moyennes entreprises (PME) espagnoles ont accumulé une augmentation de leurs coûts de 27% au cours des deux dernières années, malgré le « répit » qu’a représenté la baisse de l’inflation au cours des derniers mois, selon l’indicateur Cepyme sur la situation des PME pour le premier trimestre de l’année.

L’organisation patronale des PME souligne dans ce rapport que si les coûts totaux dans les PME ont modéré leur hausse en glissement annuel à 2,2% au premier trimestre, il s’agit d’un « ralentissement fictif », puisqu’il est dû à un effet de base.

« La réalité est que les PME souffrent d’une augmentation des coûts qui s’ajoute aux fortes hausses des derniers trimestres. En fait, au cours des 24 derniers mois, l’entreprise a enregistré une augmentation cumulée des coûts de 27% », dénonce Cepyme.

Entre les mois de janvier et mars, la réduction des prix de l’énergie de 3,5 % a été remarquée, bien que cette baisse, souligne l’association patronale, n’ait pas été suffisante pour que les entreprises la remarquent dans leurs factures, car le prix de l’énergie est plus du double de celui du premier trimestre 2021, augmentant de 107,8 % en deux ans.

Quant aux coûts salariaux des PME, l’organisation patronale juge « préoccupante » la hausse qu’ils ont subie au premier trimestre, de 4,4%.

La hausse est plus importante dans les petites entreprises (+4,7%) que dans les moyennes (+3,5%) et reflète les augmentations de salaires, mais montre aussi, selon le Cepyme, « l’impact inégal de la hausse des cotisations et du Smic selon la taille de l’entreprise ».

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De plus, prévient l’organisation patronale, ces dépassements de coûts sont précédés par les hausses de cotisations cumulées pour les entreprises depuis cinq ans. A ce titre, le Cepyme dénonce que les assiettes minimales de cotisations ont augmenté de près de 50% et les maximales de 18,5% depuis 2018.

« A cela s’ajoute la première hausse des taux de cotisation depuis 40 ans, amplifiée avec la réforme des retraites », souligne l’organisation patronale.

LES VENTES AUGMENTENT DE 3,8% SANS L’EFFET DE L’INFLATION

Selon le rapport de l’organisation commerciale, les ventes des PME ont augmenté de 14% en glissement annuel au premier trimestre, « mais exagérées par l’effet de l’inflation », et ont également connu leur croissance la plus faible au cours des six derniers trimestres.

Si l’on exclut l’effet des prix, les ventes ont augmenté de 3,8 %, et ce dans un contexte de resserrement et de renchérissement du crédit.

Si l’on compare les ventes du premier trimestre de cette année à celles de la même période en 2019, avant la pandémie, la hausse est de 3,3 %, avec une augmentation cumulée de 7,7 % dans les moyennes entreprises et de 1,5 % dans les petites.

LA HAUSSE DES TAUX D’INTÉRÊT LAISSE DES TRACES DANS LES PME

Le Cepyme dénonce qu’en plus de la hausse des coûts due à l’inflation, aux cotisations et au SMI, les entreprises constatent la hausse des taux d’intérêt, puisque le taux d’intérêt moyen des nouveaux crédits bancaires « a plus que doublé », passant de 1,9 % au troisième trimestre 2022 à 3,9 % entre janvier et mars de cette année.

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« Il y a eu une augmentation de près de 200 points de base en six mois, la plus élevée pour une période similaire depuis au moins 25 ans, ce qui menace les marges commerciales des PME », prévient le Cepyme.

Les nouveaux prêts aux PME au premier trimestre ont atteint 43,8 milliards, un niveau similaire aux trois trimestres précédents, bien qu’en hausse de 6% par rapport au premier trimestre 2019.

Cepyme précise toutefois qu’il s’agit d’une augmentation des financements « plus apparente que réelle », puisque durant ces quatre années, l’inflation cumulée a été de 16%. « En d’autres termes, le nouveau crédit finance en termes réels 10% de moins », souligne-t-il.

« L’enquête sur les prêts bancaires de la Banque d’Espagne pour le premier trimestre 2023 montre que les critères d’octroi de prêts aux entreprises non financières ont été resserrés pour le sixième trimestre consécutif en raison de l’augmentation des risques perçus », souligne M. Cepyme.

Au final, l’indicateur Cepyme sur la situation des PME espagnoles s’est amélioré au premier trimestre pour atteindre 5,7 points, son score le plus élevé depuis trois ans et demi, mais loin des 7 points marqués en 2016 et 2017.

« Par conséquent, malgré l’amélioration qui reflète un début de 2023 meilleur que prévu, l’indice est encore loin de la note remarquable d’il y a six ans », conclut l’organisation patronale.

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