Au total, 26 aéroports espagnols seront concernés par les nouvelles règles européennes en matière de décarbonisation
Les îles Canaries exclues des nouvelles règles
MADRID, 15 (CALPA PARIS)
Le député européen de Ciudadanos, José Ramón Bauzá, a soutenu l’Espagne comme « l’un des pays ayant le plus grand potentiel pour la production de FFS en Europe et dans le monde », grâce à sa taille dans le secteur primaire, au développement des énergies renouvelables et à sa position de plaque tournante dans la production d’hydrogène vert.
C’est ce qu’il a défendu lors de la présentation de la nouvelle réglementation européenne, approuvée en séance plénière du Parlement européen mercredi dernier, et dont Bauzá a été le moteur dans les négociations, qui imposera l’utilisation d’au moins 70 % de carburants écologiques pour les avions opérant dans les aéroports de l’Union européenne d’ici 2050.
La modulation convenue commence à 2% en 2025 avec des augmentations tous les cinq ans, de sorte que l’objectif minimum en 2030 sera de 6% de carburants « verts », 20% en 2035 ; 34% en 2040 et 42% en 2045 ; jusqu’à atteindre 70% en 2050.
En ce qui concerne l’accord, M. Bauzá a souligné que « l’Europe marque l’avenir d’un secteur clé tel que l’aviation ». « Nous sommes convaincus que les carburants durables sont le moyen de réduire les émissions de CO2 et nous avons fixé des objectifs clairs, avec des échéances généreuses et un calendrier réaliste », a-t-il ajouté.
L’eurodéputé Cs a donc appelé le nouveau gouvernement espagnol à soutenir les mesures nécessaires, car le pays doit répondre à la demande de FFS, estimée à 5 millions de tonnes d’ici 2050, selon une étude de PwC.
Ainsi, entre 30 et 40 usines de production de ce carburant sont nécessaires. Les mesures nationales de soutien comprennent un régime national de soutien à la production de FFS et des incitants fiscaux.
« Nous pouvons faire de cette nouvelle réglementation une grande opportunité pour l’Espagne, mais le gouvernement doit avancer dans cette direction et je ne sais pas si cela fait précisément partie de ses objectifs », a-t-il déclaré lors de la présentation.
26 AÉROPORTS ESPAGNOLS CONCERNÉS
Plus précisément, ce règlement, appelé ReFuelEU Aviation, s’applique à tous les aéroports de l’UE ayant un volume annuel de 800 000 passagers et/ou un transport de fret de plus de 100 000 tonnes. Pour les compagnies aériennes, cette législation concerne les compagnies qui effectuent 500 vols de passagers par an ou plus de 52 vols de fret par an.
Par conséquent, selon les données annuelles d’Aena pour 2022, recueillies par Europa Press, un total de 26 aéroports en Espagne seraient concernés par cette réglementation européenne.
Plus précisément, ces aéroports seraient Adolfo Suárez Madrid-Barajas, Josep Tarradellas Barcelona-El Prat, Palma de Mallorca, Málaga-Costa del Sol, Alicante-Elche Miguel-Hernández, Gran Canaria, Tenerife Sur, Ibiza, Valencia, Lanzarote-César Manrique, Sevilla, Fuerteventura, Tenerife Norte et Bilbao, Menorca,
S’y ajoutent ceux de Menorca, Santiago-Rosalía de Castro, Asturias, Girona-Costa Brava, La Palma, Seve Ballesteros-Santander, A Coruña, Vigo, Jeréz de la Frontera, Reus, Granada-Jaén et l’aéroport international de la région de Murcia.
En outre, les territoires ultrapériphériques sont exclus de ce règlement, comme les îles Canaries dans le cas de l’Espagne ou les archipels portugais, dans le but de protéger le secteur touristique national. « Il s’agit d’une exemption totale et absolue pour ces territoires », a déclaré M. Bauzá.
MESURES POUR ÉVITER LA HAUSSE DES PRIX DES BILLETS D’AVION.
Lors de la présentation, M. Bauzá a expliqué que l’approvisionnement en carburant peut actuellement représenter jusqu’à 25 % du coût total pour les compagnies aériennes, outre le fait que le SAF « est trois ou quatre fois plus cher que la paraffine ».
Dans ce sens, l’eurodéputé CS a déclaré que l’accord introduit des mécanismes de flexibilité et de contrôle de l’offre et des prix afin que » ce processus ne finisse pas par avoir un impact sur le prix des billets « .
A cet égard, les compagnies aériennes qui utilisent les SAF peuvent compenser le paiement obligatoire des droits d’émission de CO2, en particulier pour les vols qui opèrent dans des territoires insulaires tels que les Baléares. Selon M. Bauzá, « l’essentiel est de créer une sécurité juridique et d’accorder un délai raisonnable. Les objectifs peuvent être atteints ».
NOUVELLES REGLES EN EUROPE
L’accord, qui a été approuvé mercredi par 518 députés, 97 contre et 8 abstentions, s’appliquera à partir du 1er janvier 2025, sous réserve de l’approbation formelle de l’UE-27 pour son adoption finale.
La définition du carburant aviation durable inclut à la fois les carburants synthétiques et les biocarburants obtenus à partir de déchets agricoles ou forestiers, d’algues, de déchets organiques ou d’huiles de cuisson usagées.
Dans le cas des carburants synthétiques, l’accord précise la proportion spécifique du mélange de sorte que, par exemple, pour l’e-kérosène, elle est fixée à 1,2 % en 2030 ; 2 % en 2032 ; 5 % en 2035 et ainsi de suite progressivement jusqu’à 35 % en 2050.
Sur proposition des députés, les carburants recyclés produits à partir de gaz émis lors du traitement des déchets ou obtenus à partir de déchets plastiques seront également inclus.
En outre, les carburants qui peuvent être obtenus à partir de cultures alimentaires et de fourrage ou ceux dérivés de l’huile de palme et du soja sont exclus car ils ne répondent pas aux critères de durabilité de l’UE.
La nouvelle législation, qui fait partie d’un paquet climat plus large avec des objectifs environnementaux de l’UE pour les décennies à venir, prévoit la création d’un label « vert » européen pour les vols à partir de 2025, dans le but de permettre aux compagnies aériennes d’accréditer l’empreinte carbone par passager et les émissions de CO2 estimées par kilomètre, et de permettre ainsi aux voyageurs de comparer les options les plus durables pour effectuer leur trajet.