La date limite d’absorption des fonds est fixée au 31 décembre de cette année.
MADRID, 29 août (CALPA PARIS) –
L’Espagne n’a pas encore exécuté 32,378 milliards d’euros sur les 75,067 milliards d’euros auxquels elle avait droit au titre des Fonds structurels et d’investissement pour la période 2014-2020, selon une analyse de Finnova.
La fondation hispano-belge souligne que cela signifie que cette ligne budgétaire n’a pas encore de projet ou fait partie d’un projet qui n’est pas mis en œuvre. Jusqu’à présent, l’Espagne n’a pu investir que 57% de ces fonds.
Les données publiques de la direction générale de la politique régionale et urbaine de la Commission européenne au 25 août, recueillies par Finnova, placent l’Espagne comme le pays ayant le plus mauvais taux d’absorption des fonds dans l’ensemble de l’Union européenne.
De l’autre côté de l’échelle se trouve le Portugal, qui avec 93% est le pays qui a exécuté le plus de fonds européens. En outre, le Portugal a affecté 10,78 milliards d’euros supplémentaires à divers projets.
Finnova avertit que la gravité des données ne réside ni dans le montant ni dans le pourcentage, mais dans le fait que la date limite d’absorption des fonds est fixée au 31 décembre de cette année.
Et malgré le fait que les Fonds structurels ont une règle (la règle n+3) qui permet de déclarer les dépenses liées aux projets jusqu’à trois ans après la période, l’Etat a à peine cinq mois pour renverser la situation.
Le directeur général de Finnova, Juanma Revuelta, souligne plusieurs facteurs qui expliquent la faible absorption des fonds, notamment le manque d’intérêt politique pour cette question. Dans cette optique, Revuelta déclare qu’il y a eu un manque de priorité au niveau gouvernemental à tous les niveaux, ce qui explique le faible taux d’absorption des fonds de Finnova.
fonds.
Une autre raison soulignée par Revuelta est la rareté des programmes de formation des gestionnaires publics et des fonctionnaires dans ces domaines, ce qui entrave le traitement des dossiers.
LA RIOJA, LA CC.AA. AVEC LE PLUS HAUT NIVEAU DE MISE EN OEUVRE
La fondation basée à Bruxelles et en Espagne indique que, si l’on tient compte de la somme des fonds octroyés par le biais du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), du Fonds européen de développement régional (FEDER) et du Fonds social européen (FSE), La Rioja est la communauté autonome dont l’exécution du budget est la plus élevée, atteignant 80,02 %.
La Rioja est en outre la seule communauté autonome à dépasser le taux d’absorption de 75 % enregistré en moyenne par l’UE-27, tandis que les Asturies et la Galice se rapprochent de la moyenne européenne avec des taux d’absorption supérieurs à 70 %. La Catalogne, Madrid et la Communauté valencienne se situent en queue de peloton, avec des taux inférieurs à 50 %.
En ce qui concerne le type de fonds analysés, Finnova souligne que la meilleure performance se trouve dans le FEADER, avec un taux d’exécution de 66%. En d’autres termes, sur les 16 355 millions d’euros accordés à l’Espagne, 10 767 millions ont été exécutés. Le Pays basque, avec 79% des fonds absorbés, est la Communauté ayant le meilleur taux d’absorption, suivi par La Rioja et les Baléares.
En revanche, les Canaries, l’Andalousie, l’Estrémadure et les Asturies accumulent les plus mauvaises données. La fondation souligne que huit communautés (Andalousie, Navarre, Valence, Catalogne, Estrémadure, Castille-La Manche, Aragon et Asturies) n’ont pas alloué la totalité du budget.
L’Andalousie a le pourcentage le plus élevé d’argent non alloué : 31%, 1.041 millions qui n’ont pas été alloués.
LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL N’A EXÉCUTÉ QUE 54 % DES FONDS.
Le Feder est le plus important des Fonds structurels et d’investissement reçus par l’État, avec une dotation budgétaire totale de 38 061 millions d’euros, mais seuls 20 537 millions, soit 54 %, ont été exécutés.
Dans les données relatives au Feder, recueillies par Finnova, on trouve les deux meilleurs taux d’absorption des trois fonds analysés : les Asturies, avec 98% d’exécution, et La Rioja, avec 92%, enregistrent ces pourcentages.
En revanche, la Communauté de Madrid (27%), la Catalogne (31%), la Navarre (40%) et la Communauté valencienne (42%) sont les territoires qui affichent les plus mauvais résultats.
La fondation souligne également que quatre communautés autonomes n’ont pas alloué la totalité du budget (Madrid, Navarre, Castille et Léon, Baléares et Murcie). La région de Madrid est celle qui présente le pourcentage le plus élevé de fonds non alloués, soit 26 %, ce qui représente 314 millions d’euros en termes absolus.
LE FSE EST PROCHE DE 50 % DE L’ABSORPTION
Enfin, Finnova souligne que les données du FSE sont les plus concises : seuls 8,082 millions des 16,226 millions accordés à l’Espagne ont été exécutés, frôlant ainsi les 50% d’absorption.
L’Andalousie se distingue comme la communauté ayant le meilleur taux d’absorption, avec 77%, suivie de la Galice (68%) et de l’Estrémadure (67%). En revanche, la Catalogne (28%), les îles Canaries (29%) et la Communauté valencienne (32%) n’atteignent pas un tiers du budget exécuté.
Il y a également six territoires qui n’ont pas alloué la totalité du budget alloué : la Navarre, les Canaries, Ceuta, Valence, Murcie et les Baléares.
La Communauté autonome de Foral enregistre le pourcentage le plus élevé à cet égard,
52 % des fonds non alloués (40 millions d’euros), bien qu’en termes absolus, les communautés ayant le plus d’argent à allouer soient les Îles Canaries et la Communauté valencienne, avec un chiffre atteignant 175 millions d’euros dans les deux cas.
FONDS STRUCTURELS ET FONDS DE NOUVELLE GÉNÉRATION DE L’UE
Finnova note en outre que les gouvernements régionaux vont devoir gérer l’argent à utiliser des Fonds structurels européens pour la période 2014-2020 et celui pour la période 2021-2027, ainsi que les projets approuvés par le biais du mécanisme de relance et de résilience (RRM).
Le MRR est le principal outil des fonds de la prochaine génération de l’UE (NGEU), l’instrument de relance temporaire destiné à soutenir la reprise économique après la pandémie de coronavirus, et constitue.
environ 90 % du budget total du NGEU.
Le mécanisme de relance et de résilience accorde des subventions et des prêts pour soutenir les réformes et les investissements dans les États membres de l’UE pour une valeur totale de 723,8 milliards d’euros. Pour recevoir des fonds au titre du MRR, les États membres doivent élaborer des plans de relance et de résilience.