Elle rejoint les estimations récentes de la CEPALC ou de la Banque mondiale, qui prévoient également une récession de l’économie argentine.
MADRID, 7 juin (CALPA PARIS) –
Le produit intérieur brut (PIB) de l’Argentine se contractera de 1,6 % en 2023, ce qui en fera le pays affichant la plus mauvaise performance économique de l’ensemble de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
C’est ce qu’a estimé l’organisation multilatérale lundi, dans une nouvelle mise à jour de ses prévisions économiques pour l’année en cours et 2024.
L’OCDE partage le diagnostic d’autres institutions comme la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), qui a une vision encore plus pessimiste et porte la baisse du PIB à 2 %. La Banque mondiale, qui s’est ralliée cette semaine même à ce chiffre de 2 %, envisage également de faire de même. Pour l’instant, le Fonds monétaire international (FMI) sauve l’Argentine d’une possible récession, en calculant une croissance de 0,25 %.
Plus précisément, par rapport à la croissance estimée à 0,1 % dans ses dernières projections publiées en mars, l’OCDE calcule désormais que l’Argentine connaîtra une récession en 2023. La baisse du PIB argentin sera encore plus importante que celle de la Russie, qui sera moins importante qu’initialement prévu (1,5%). Ce seraient les deux seules économies du groupe des pays de l’OCDE à se contracter cette année.
D’ici 2024, le PIB de l’Argentine devrait renouer avec la croissance, bien qu’à un rythme encore lent. L’expansion prévue est de 1,1 %, soit sept dixièmes de point de pourcentage de moins qu’estimé en mars. Ce chiffre est, une fois de plus, inférieur à l’augmentation attendue pour la moyenne des pays de l’OCDE, qui se maintiendra à 1,4 %.
BAISSE DE LA CONSOMMATION, DES EXPORTATIONS ET INCERTITUDE POLITIQUE
Parmi les causes de la contraction attendue en 2023, l’OCDE pointe la baisse de la consommation et de l’investissement dans un contexte d’incertitude politique à l’approche des élections présidentielles d’octobre prochain.
La sécheresse entraînera à son tour une baisse à court terme de la production agricole et, par conséquent, un impact négatif sur le niveau des exportations.
L’inflation, qui a atteint en avril son niveau le plus élevé en 30 ans (108,8 % en glissement annuel), devrait terminer l’année à 106,9 % en glissement annuel. Les pressions salariales naissantes et la hausse des prix des denrées alimentaires seraient à l’origine de cette persistance de l’inflation.