Il remplace Gervais Pellissier à ce poste et cumulera cette fonction avec celle de PDG de l’opérateur en France.
MADRID, 21 juil. (CALPA PARIS) –
Orange a choisi Jean-François Fallacher comme président non exécutif de la société en Espagne, au milieu de la fusion avec MásMóvil, qui fait l’objet d’une enquête de la Commission européenne depuis avril et qui devrait être résolue après l’été.
Fallacher, qui a été PDG d’Orange en Espagne entre septembre 2020 et avril 2023, remplacera Gervais Pellissier en tant que PDG d’Orange Espagne et cumulera également ce poste avec celui de PDG d’Orange en France.
La décision du conseil d’administration de nommer M. Fallacher comme nouveau président non exécutif d’Orange en Espagne a été prise jeudi, comme l’a rapporté Cinco Días et comme l’a confirmé Europa Press.
En ce sens, la principale question que M. Fallacher devra traiter dans cette nouvelle étape d’Orange Espagne est liée à la fusion avec MásMóvil, une opération évaluée à environ 18 000 millions d’euros et qui a été annoncée lorsqu’il était la « première épée » de l’entreprise en Espagne.
Bruxelles a annoncé en avril dernier qu’elle lançait une enquête approfondie pour déterminer si l’opération, qui créera un nouveau leader parmi les clients en Espagne, pourrait compromettre la concurrence dans la fourniture de paquets de services multiples et dans la vente au détail de services mobiles et de services fixes à large bande.
Dans son examen préliminaire, l’exécutif européen a conclu que l’entreprise proposée « pourrait réduire la concurrence dans la fourniture au détail de services de télécommunications mobiles et d’internet fixe, ainsi que de formules multiservices en Espagne ». La Commission craint, par exemple, que la réduction du nombre d’opérateurs n’élimine une « pression concurrentielle importante et un rival innovant sur les marchés de détail espagnols ».
Dans la communication des griefs communiquée par l’exécutif communautaire, les services communautaires expliquent qu’ils craignent que la concentration n’entraîne « de fortes augmentations de prix pour les clients de détail concernés sur l’ensemble du marché espagnol ».
« Les effets anticoncurrentiels attendus sont substantiels, même si l’on tient compte des économies de coûts possibles, dans un contexte où la concurrence a été un moteur de l’investissement et de la qualité des services sur le marché espagnol », a déclaré la Commission européenne à l’époque.
Bruxelles a également rappelé qu’Orange et MásMóvil sont deux des quatre plus grands fournisseurs de services de détail de téléphonie mobile et d’internet fixe en Espagne – respectivement deuxième et quatrième – un marché sur lequel opèrent quatre grands fournisseurs de réseaux mobiles – Telefónica et Vodafone en plus d’Orange et MásMóvil – mais aussi plusieurs opérateurs de réseaux virtuels mobiles et fixes qui utilisent les infrastructures des opérateurs de réseaux pour offrir leurs services.
ÉVITER LES « REMÈDES
Dans ce contexte, l’un des principaux objectifs d’Orange et de MásMóvil dans les négociations avec Bruxelles est d’éviter l’imposition de « remèdes », c’est-à-dire l’obligation pour les entreprises de céder certains actifs afin de se conformer aux règles de la concurrence.
En ce sens, plusieurs entreprises du secteur attendent la résolution pour essayer d’acquérir certains de ces remèdes possibles.
Le PDG d’Orange Espagne, Ludovic Pech, a déclaré fin juin que l’un des objectifs de l’entreprise dans ses discussions avec la Commission européenne est de dissiper les doutes que Bruxelles entretient quant à l’impact de l’opération sur le marché de détail et d’essayer d’éviter d’imposer des conditions.