MADRID, 16 sept. (CALPA PARIS) –
L’agence de notation S&P Global a décidé ce vendredi de maintenir la note de l’Espagne à A/A-1, avec une perspective stable, malgré l’incertitude politique, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
« Malgré l’incertitude politique, l’économie compétitive de l’Espagne, axée sur les services, devrait afficher des taux de croissance supérieurs à la moyenne de la zone euro en 2023 et 2024 », a déclaré l’agence.
La confirmation de la note de l’Espagne reflète, selon S&P, la résilience de l’économie espagnole face à une série de chocs. Selon l’agence de notation, la bonne collecte des impôts et les bonnes performances du marché du travail, dans un contexte de désendettement externe du secteur privé, soutiennent la solvabilité de l’Espagne.
S&P s’attend donc à ce que l’économie espagnole se développe plus rapidement que la moyenne de la zone euro, compte tenu de la résilience du marché du travail, et malgré des prévisions de prix du pétrole et du gaz légèrement plus élevés pour le reste de l’année 2023 et jusqu’en 2024.
Tout cela en dépit d’un scénario politique incertain suite aux élections du 23 juillet. En ce sens, l’agence a souligné que tout accord de coalition visant à former un gouvernement minoritaire impliquerait probablement « des concessions politiques complexes qui pourraient rendre le prochain gouvernement vulnérable aux demandes de quelques petits groupes parlementaires ». En cas d’échec des négociations, l’Espagne organiserait à nouveau des élections nationales au début de l’année prochaine.
« Jusqu’à présent, la paralysie politique a eu des effets minimes sur l’économie espagnole », a déclaré l’agence de notation. Pour 2023, S&P estime la croissance économique espagnole à 1,6 %, tandis que pour l’année prochaine, elle prévoit un léger ralentissement, avant une croissance de 2,3 % en 2025, soutenue par une exécution plus importante des fonds du Mécanisme de relance et de résilience de l’UE.
ÉVOLUTION DE LA DETTE
Dans le même temps, la dette brute des administrations publiques espagnoles devrait s’établir à environ 108 % du PIB en 2023, soit 12 points de pourcentage de plus que les niveaux antérieurs à la pandémie, dont une grande partie est détenue par des non-résidents.
« Le rythme futur de la réduction de la dette dépend de la poursuite de l’assainissement budgétaire, des perspectives de croissance économique de l’Espagne et de l’absence de nouveaux chocs », prévient la note.
Malgré cela, un assainissement budgétaire progressif est attendu entre 2023 et 2026, bien que l’agence ait averti que l’indexation des dépenses de retraite sur l’inflation continuera à peser sur les résultats budgétaires, empêchant la réduction de la dette des administrations publiques.
La perspective stable reflète des risques équilibrés pour la solvabilité de l’Espagne, compte tenu de la dette publique élevée, de l’affaiblissement de la demande chez les principaux partenaires commerciaux européens et de l’incertitude politique.