La BCE déclare que « le dernier kilomètre » dans la lutte contre l’inflation est le plus difficile à parcourir

De nouvelles hausses de taux d’intérêt pourraient s’avérer nécessaires si les risques existants se concrétisent

MADRID, 6 oct. (CALPA PARIS) –

L’évolution récente des données sur l’inflation est encourageante, bien que le niveau global soit toujours supérieur à l’objectif de 2 % et que le taux de base persiste, ce qui suggère que la dernière étape de la lutte contre l’inflation « pourrait s’avérer la plus difficile », a déclaré Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).

Étant donné la persistance de l’inflation de base, la dernière étape pourrait bien s’avérer la plus difficile », a déclaré Mme Schnabel dans une interview accordée au quotidien croate « Jutarnji list », où elle a ajouté que bien que les « récentes nouvelles sur l’inflation soient encourageantes », il n’y a pas de place pour l’autosatisfaction ou pour déclarer prématurément la victoire sur l’inflation.

Pour l’Allemande, les taux de la BCE sont désormais à des niveaux restrictifs, ce qui contribuera considérablement à un retour rapide de l’inflation à l’objectif de 2 %, bien qu’elle prévienne qu’il n’est pas possible de dire si le pic a été atteint ou pendant combien de temps il sera nécessaire de maintenir les taux à des niveaux restrictifs, car cela dépendra des données.

« Pour l’instant, elles vont toutes dans la bonne direction. Mais je vois encore des risques à la hausse pour l’inflation », note la dirigeante de la BCE, pour qui il est positif que l’inflation diminue rapidement, même si elle reconnaît qu’elle est encore bien au-dessus de l’objectif de 2%, qui devrait être atteint « d’ici 2025 au plus tard pour que les anticipations d’inflation restent fermement ancrées ».

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À cet égard, il souligne que la récente hausse des prix du pétrole rappelle qu’il ne faut pas tenir pour acquis que l’inflation ne fera que baisser à partir de maintenant, car il pourrait y avoir d’autres chocs d’offre liés aux prix de l’énergie ou des denrées alimentaires.

M. Schnabel voit également des risques tels que des augmentations salariales plus élevées que prévu, potentiellement accompagnées d’une croissance de la productivité plus faible que prévu, tant que les entreprises n’absorbent pas ces coûts plus élevés au niveau de leurs marges. « Si ces risques se concrétisent, de nouvelles hausses des taux d’intérêt pourraient s’avérer nécessaires à un moment ou à un autre », déclare-t-il.

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STAGNATION.

En ce qui concerne l’évolution de l’économie de la zone euro, l’Allemagne reconnaît que, ces derniers mois, la plupart des indicateurs économiques indiquent un ralentissement de la croissance, ce qui suggère une période de stagnation plutôt qu’une récession profonde ou prolongée.

« Bien qu’une récession technique ne puisse être exclue, il n’y a pas de signes d’un ralentissement profond ou prolongé », a déclaré M. Schnabel, faisant référence à la résistance du marché du travail, qui, par ailleurs, se traduit par une forte croissance des salaires nominaux.

« Nous voyons des signes d’une période de stagnation, mais pas d’une récession profonde ou prolongée », conclut-il.

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