La BCE exclut Delgado et propose Buch pour succéder à Enria à la tête de la supervision bancaire

MADRID, 13 sept. (CALPA PARIS) –

Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a transmis au Parlement européen la proposition de nommer l’Allemande Claudia Buch, actuellement vice-présidente de la Bundesbank, comme prochaine présidente du conseil de surveillance de la BCE à compter du 1er janvier 2024, en remplacement de l’Italien Andrea Enria, dont le mandat expire à la fin de l’année.

Buch a ainsi devancé la candidature de la gouverneure adjointe de la Banque d’Espagne, Margarita Delgado, qui était pourtant la candidate préférée du Parlement européen.

La décision de la BCE n’est pas définitive. La candidate a été renvoyée devant le Parlement européen, qui l’invitera à son tour à se présenter devant la commission des affaires économiques et monétaires et votera ensuite sur son élection en session plénière.

La nomination devra ensuite être confirmée par le Conseil de l’Union européenne. Ce n’est qu’à ce moment-là que la décision sera pleinement effective.

La candidature de Mme Delgado était considérée comme l’une des plus solides, bien que la presse spécialisée ait récemment souligné que le fait que plusieurs postes financiers de haut niveau de l’UE soient actuellement occupés par des Espagnols, outre la vice-présidence de la BCE occupée par Luis de Guindos, pourrait jouer en sa défaveur, puisque José Manuel Campa préside l’Autorité bancaire européenne (ABE) ; le gouverneur de la Banque d’Espagne, Pablo Hernández de Cos, est président du Comité de Bâle, et Fernando Restoy dirige l’Institut de stabilité financière (ISF) de la Banque des règlements internationaux (BRI).

L’équilibre traditionnel informel et non écrit des hauts fonctionnaires en Espagne, en Italie, en Allemagne et en France serait donc affecté, en attendant de savoir qui sera nommé pour succéder à la fois à Guindos, à l’expiration de son mandat en 2026, et à Christine Lagarde, présidente de la BCE, en 2027.

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Mme Buch, vice-présidente de la Bundesbank pendant près de dix ans, est une économiste plutôt qu’une régulatrice, mais elle a adopté des positions agressives lorsqu’il s’est agi d’obliger les banques à renforcer leur capital pour se préparer aux ralentissements économiques. Début 2023, elle a rejoint le conseil de surveillance de la BCE, qui se réunit toutes les trois semaines pour discuter, planifier et conduire la surveillance.

Auparavant, l’Allemande a occupé des postes à responsabilité à l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale (IfW), l’un des principaux instituts de recherche économique d’Allemagne, tout en siégeant à un comité du Comité européen du risque systémique (CERS) et en dirigeant l’Institut de recherche économique de Halle (IWH).

La candidature de M. Delgado est liée à la décision que doivent prendre les dirigeants européens concernant la présidence de la Banque européenne d’investissement (BEI), un poste que se disputent l’actuelle première vice-présidente, Nadia Calviño, ainsi que l’actuelle vice-présidente exécutive de la Commission européenne chargée de la concurrence, la libérale danoise Margrethe Vestager, et trois autres candidats d’Italie, de Suède et de Pologne.

En raison de l’équilibre entre les pays aux postes de direction des institutions de l’UE, il était très peu probable que Delgado et Calviño soient élus en même temps sur leurs deux candidatures.

L’Espagne, qui assure la présidence tournante de l’UE ce semestre, accueille cette semaine la réunion des ministres de l’économie et des finances (Ecofin) à Saint-Jacques-de-Compostelle. Si cette question devait être abordée lors de la réunion informelle, ce serait parce qu’elle a été proposée par le Conseil des gouverneurs de la BEI et qu’elle ferait l’objet d’une discussion entre les ministres, mais ne serait pas soumise au vote.

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Le conseil de surveillance de la BCE est composé du président, du vice-président, de quatre représentants de la BCE et de représentants des autorités de surveillance nationales participant à la surveillance bancaire européenne, officiellement connue sous le nom de Mécanisme de surveillance unique (MSU).

En 2022, le président du conseil de surveillance a reçu un salaire annuel de 305 400 €, un chiffre qui représentait une amélioration de 1,5 % par rapport à la rémunération de 2021.

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