La CNMV accuse EiDF de ne pas avoir fourni des informations complètes au marché et d’avoir fait des « omissions très pertinentes ».

Un rapport d’expertise médico-légale révèle des preuves d’une « possible fausse déclaration de documents par la société ».

MADRID, 24 août (CALPA PARIS) –

La Comisión Nacional del Mercado de Valores (CNMV) a accusé EiDF Solar de ne pas avoir fourni au marché des informations complètes, d’avoir omis le résumé exécutif du rapport forensique réalisé par Deloitte et d’avoir fait des « omissions très pertinentes ».

L’autorité de surveillance des marchés financiers a rendu publique ce jeudi une demande qu’elle a adressée à la société le 21 août, dans laquelle elle indique que les informations présentées par la société la semaine dernière, avec ses comptes retraités après plus de quatre mois de suspension de la cotation, sont incomplètes et pourraient « induire le public en erreur ».

Dans cette lettre, l’organe présidé par Rodrigo Buenaventura a averti la société dirigée par Fernando Romero que le rapport médico-légal de Deloitte contenait des faits et des preuves « d’une grande importance » pour les actionnaires d’EiDF.

Parmi ces faits et preuves, le rapport souligne l’existence d’une « possible falsification de documents par l’entreprise, compte tenu de son importance particulière ». À cet égard, il a ajouté que PwC, l’auditeur des comptes du groupe, avait pris en compte cette expertise dans son travail « ce qui s’est matérialisé, entre autres aspects, par une limitation de la portée de son opinion d’audit, étant donné les faiblesses de contrôle interne identifiées dans l’expertise sur ces questions ».

La semaine dernière, EiDF a présenté ses comptes retraités pour l’exercice 2022. Le groupe, en raison de divergences avec son auditeur PwC, n’a pas été en mesure de présenter ses comptes pour l’année dernière dans le délai légal, qui a expiré à la fin du mois d’avril, et a par la suite engagé les services de Deloitte pour mener « une enquête afin d’analyser et de recueillir des preuves relatives aux incidents et/ou aux divergences » maintenus avec PwC dans le processus d’audit de ses comptes pour l’année dernière.

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Suite à la présentation de ces comptes, la CNMV a demandé à EiDF, dans une lettre de mise en demeure, de publier les informations complémentaires demandées et le contenu intégral du résumé exécutif du rapport forensique « dans les meilleurs délais » et au plus tard le jeudi 24 août à 8 heures.

Ce délai ayant expiré sans que la société n’ait répondu à cette demande, l’autorité de contrôle a donc procédé à la publication de la demande d’informations complémentaires qui lui avait été adressée il y a quelques jours.

LÈVE SA SUSPENSION AVEC EFFET À PARTIR DE LUNDI PROCHAIN.

De même, avec la publication de cette injonction d’information, la CNMV a accepté de lever, à partir du lundi 28 août, la suspension préventive de la cotation de la société sur BME Growth, qui était en place depuis le 14 avril, « en raison de la mise à disposition du public d’informations privilégiées sur les circonstances qui ont conduit à l’adoption de l’accord de suspension ».

« Ces informations comprennent les communications d’informations privilégiées faites depuis la date de la suspension par la société émettrice elle-même et l’exigence supplémentaire de la CNMV, non prise en compte par la société, publiée par BME Growth aujourd’hui », a-t-il ajouté.

A CRÉÉ, MODIFIÉ OU FALSIFIÉ DES DOCUMENTS.

Plus précisément, les informations demandées par la CNMV concernaient des faits tels que le fait que le rapport indiquait que « dans certaines des activités et transactions avec des tiers analysées, des situations ont été identifiées dans lesquelles des documents ont été créés, modifiés ou falsifiés ».

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Elle a également souligné que tous les débiteurs inclus dans le périmètre de l’expertise avaient « un lien direct et indirect avec Fernando Romero, l’actionnaire principal du groupe, et que, selon le rapport, « de nombreux incidents ont été identifiés concernant, entre autres, des factures et des paiements pour des services qui pourraient ne pas avoir été fournis ou non justifiés, ainsi que la falsification de documents ».

À cet égard, se référant au rapport médico-légal, il avertit que certains débiteurs « ont émis des factures qui ne correspondent pas à des services réellement fournis, et pourraient donc être de fausses factures ».

De même, la CNMV a demandé des informations concernant d’éventuelles divergences entre les coûts enregistrés dans les comptes et le degré réel d’avancement des travaux inclus dans le rapport.

UN NOUVEAU PDG.

En outre, l’organe présidé par Rodrigo Buenaventura a demandé à EiDF de communiquer qu’elle engagera un nouveau directeur général, comme elle l’a indiqué dans les informations publiées le 17 août.

Dans ce cas, l’entreprise a envoyé hier soir un communiqué dans lequel elle indique que la réorganisation des fonctions exécutives qu’elle a annoncée implique l’embauche d’un nouveau PDG et que le délai maximum pour mener à bien le processus d’incorporation sera de six mois.

Mercredi, EiDF a fait valoir que les mesures qu’elle a déjà prises lui permettraient de redresser son fonds de roulement négatif de 3,3 millions d’euros en 2022.

Dans une information transmise à BME Growth, elle a détaillé les mesures prises pour que ce fonds de roulement – qui indique la liquidité à court terme et sa capacité à réaliser les investissements ou achats nécessaires à son fonctionnement quotidien – présente un solde positif.

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Dans le cadre du retraitement des comptes 2022, l’auditeur PwC a averti que la société avait un fonds de roulement négatif de 20,9 millions d’euros.

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