Le gouvernement avance à cette année l’objectif de ramener la dette à 110 % du PIB.
MADRID, 29 (CALPA PARIS)
La dette de l’ensemble des administrations publiques a augmenté au deuxième trimestre pour atteindre le niveau record de 1 569 milliards d’euros en termes absolus, mais a modéré son poids sur le PIB à 111,2 %, selon les données de la Banque d’Espagne publiées vendredi.
L’année dernière, la dette publique a augmenté de 92 551 millions d’euros, soit une hausse de 6,3 %, bien que son poids dans le PIB soit passé de 114,5 % au deuxième trimestre 2022 à 111,2 % entre avril et juin de cette année, compte tenu de la plus grande augmentation de l’activité économique.
Par rapport au trimestre précédent, la dette a augmenté de 33.358 millions d’euros, soit une hausse de 2,2%, dans un contexte toujours marqué par l’impact de la guerre en Ukraine et la hausse des prix. Néanmoins, le poids dans le PIB s’est maintenu à 111,2% au cours des deux trimestres.
La récente révision à la hausse du Produit Intérieur Brut pour les années 2021 et 2022 par l’Institut National de la Statistique (INE) a modifié les estimations de la dette de la Banque d’Espagne et a conduit à une réduction plus importante que prévu du ratio de la dette publique par rapport au PIB.
Comme l’a fixé l’exécutif dans le programme de stabilité en avril, la prévision pour la dette en 2023 était de 111,9 % du PIB et l’année au cours de laquelle il était estimé qu’elle tomberait en dessous de 110 % (109,1 %) était 2024. Cependant, suite à une mise à jour de l’INE, le gouvernement intérimaire a avancé l’objectif de passer sous la barre des 110% à 2023.
Selon le ministère de l’économie, la bonne gestion budgétaire et la forte reprise de l’économie espagnole en 2023 permettront une forte réduction du ratio dette/PIB cette année, plus élevée que prévu, et proche de l’objectif de 110 % du PIB.
« Dans un contexte international d’incertitude, l’Espagne maintient la confiance des investisseurs, avec une demande solide et diversifiée », a fait remarquer le ministère des affaires économiques.
LE GOUVERNEMENT CENTRAL ACCUMULE LA MAJEURE PARTIE DE LA DETTE
La dette publique a augmenté dans toutes les administrations entre avril et juin de cette année. La dette de l’administration centrale a augmenté au deuxième trimestre pour atteindre 1 429 milliards d’euros, soit 7,1 % de plus qu’il y a un an, représentant 100,7 % du PIB, contre 102,9 % un an plus tôt.
Pour sa part, la dette des communautés autonomes a augmenté de 3,4 % en glissement annuel pour atteindre 327 346 millions d’euros au deuxième trimestre, ce qui équivaut à 23,2 % du PIB, contre 24,6 % l’année dernière.
En ce qui concerne les sociétés locales, leur dette s’élève à 23 752 millions au deuxième trimestre 2023, soit une augmentation de 0,8 % par rapport à la même période de 2022. Le ratio dette/PIB a légèrement baissé à 1,7 %, contre 1,8 % l’année dernière.
Enfin, la dette des administrations de sécurité sociale a atteint 106.174 millions d’euros entre avril et juin, soit une hausse de 7% en un an. Le rapport au PIB a légèrement diminué, passant de 7,7 % il y a un an à 7,5 % en 2023.
L’augmentation en valeur absolue est due aux prêts accordés par l’État à la Trésorerie générale de la sécurité sociale pour financer une partie importante de son déséquilibre budgétaire. Comme ces prêts sont des opérations financières entre sous-secteurs, ils n’affectent pas la dette totale du secteur des administrations publiques.
LA COMMUNAUTÉ VALENCIENNE ET LA CATALOGNE, PARMI LES RÉGIONS LES PLUS ENDETTÉES
Au sein des communautés autonomes, l’endettement a augmenté en termes absolus dans toutes les régions par rapport au deuxième trimestre de l’année dernière, à l’exception de l’Aragon, des îles Baléares, de la Cantabrie, de la Navarre et du Pays basque.
La Catalogne (86 800 millions d’euros), Valence (57 246 millions), l’Andalousie (38 018 millions) et Madrid (37 658 millions) continuent de représenter les deux tiers de l’ensemble de la dette des gouvernements régionaux au deuxième trimestre, bien qu’il s’agisse également d’une question de population.
Viennent ensuite Castilla-La Mancha (15.839 millions), Castilla y León (13.506 millions), Galicia (12.333 millions), Murcia (12.072 millions) et le Pays Basque (10.916 millions).
L’Aragon (9 092 millions), les Baléares (8 981 millions), les Canaries (7 049 millions), l’Estrémadure (5 161 millions), les Asturies (4 376 millions), la Cantabrie (3 363 millions), la Navarre (3 175 millions) et La Rioja (1 760 millions) ferment la marche.
Cependant, en pourcentage du PIB, la Communauté valencienne, avec un endettement de 43,5 %, reste en tête des régions les plus endettées par rapport à leur richesse, suivie de la Catalogne, avec 32,4 %, de Castille-La Manche (32,1 %) et de la région de Murcie (32,1 %).
Viennent ensuite les îles Baléares (25,3%), l’Estrémadure (22%), la Cantabrie (20,8%), l’Aragon (20,5%), l’Andalousie (20,2%), la Castille et Léon (19,9%), La Rioja (17,5%), la Galice (16,7%), les Asturies (16%), les îles Canaries (14,1%), la Communauté de Madrid (13,7%), la Navarre (13,3%) et le Pays basque (13%).
MADRID ET BARCELONE, LES MAIRIES LES PLUS ENDETTÉES
Selon la taille des municipalités, celles de plus de 300 000 habitants ont accumulé une dette de 5 141 millions d’euros entre avril et juin, soit 157 millions de plus qu’au cours du même trimestre de l’année précédente.
Concrètement, Madrid, avec une dette de 1 886 millions d’euros, reste en tête du classement des collectivités locales les plus endettées, suivie de Barcelone, avec 1 155 millions, et de Saragosse, avec 616 millions.