MADRID, 12 mai (CALPA PARIS) –
La plateforme « SOS Rural » manifestera dimanche prochain, 14 mai, à Madrid pour défendre le secteur primaire, le territoire agricole et le monde rural sous le slogan « Découvrez et protégez votre terre ».
La manifestation partira à 13 heures de la Plaza de Carlos V, où se trouve le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, jusqu’à la Plaza de Colón, où elle se terminera par un concert de la chanteuse Nyno Vargas.
L’événement bénéficie du soutien des organisations professionnelles agricoles de toutes les communautés autonomes et a déjà reçu l’autorisation de la délégation du gouvernement à Madrid.
Les manifestants, venus de toute l’Espagne, se rassembleront progressivement sur la Plaza de Carlos V à partir de 11 heures et la marche commencera à 13 heures pour se terminer vers 15 heures sur la Plaza de Colón.
À l’issue de la marche, le chanteur Nyno Vargas, chanteur de rap flamenco, donnera un concert ouvert pour exprimer son « soutien inconditionnel au monde rural, à l’économie qu’il génère et aux groupes qui le composent : agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, hôtellerie, milieu culturel, travailleurs indépendants, chasseurs… ».
De même, le chef José Andrés a soutenu l’appel avec le message suivant sur le réseau social Facebook : « L’Espagne rurale existe aussi : arrêtons de criminaliser ceux qui veulent créer de la richesse. Asseyons-nous simplement à table et cherchons toujours des points de rencontre ».
Le porte-parole de SOS Rural, Carlos Bueno, a expliqué que les lignes d’action de la plateforme ont commencé à être définies en 2022 dans le but de rassembler l’ensemble du monde rural pour répondre à la méconnaissance de cet environnement et au manque d’efficacité des organisations agricoles traditionnelles.
Le groupe demande « justice pour le monde rural », qui représente 85% du territoire espagnol, abrite 7,5 millions de personnes et a une influence « décisive » sur la fixation de la population et la mise en place d’une économie productive nécessaire à la sécurité alimentaire et, par conséquent, pour assurer la vie et l’avenir des zones non urbaines de l’Espagne.
La ruine des campagnes, selon SOS Rural, a des répercussions sur les prix à la consommation. Dans le même ordre d’idées, Bueno dénonce le fait que les accords commerciaux « indécents » avec des producteurs de pays tiers ont évincé les produits nationaux du marché en raison de leurs prix moins élevés, mais ils soulignent des différences significatives dans les contrôles sanitaires et la qualité des produits.
Outre l’agriculture et l’élevage, la plateforme revendique l’importance d’activités telles que la pêche, l’agriculture, l’élevage, la sylviculture, la chasse, le tourisme et la restauration rurale, la fauconnerie ou l’artisanat en tant que contributions économiques et sociales pour l’ensemble de l’Espagne qui « doivent être considérées comme essentielles et prioritaires dans l’élaboration des politiques publiques ».
DÉNONCER LES PRESSIONS
Elle compte déjà parmi ses membres, entre autres, près de 300 organisations professionnelles sectorielles liées à l’agriculture, à l’élevage, à la pêche, au transport, à la chasse, à la culture et au tourisme intérieur, telles que la Fédération espagnole de la pêche, Alma Rural (qui regroupe 150 organisations), l’Association des distributeurs et importateurs d’articles de pêche (ADAP) et l’Association des familles et des femmes rurales (AFAMMER).
Ces dernières semaines, SOS Rural, qui se déclare « non partisan, mais pas apolitique », a dénoncé le fait que « de nombreuses organisations » qui ont rejoint ce mouvement citoyen subissent des pressions et des menaces afin qu’elles ne participent pas à la manifestation de dimanche pour la défense du monde rural.
Concrètement, les organisations sectorielles concernées ont informé les coordinateurs de SOS Rural des « appels du gouvernement, du PSOE, de Podemos, des gouvernements régionaux et de certaines organisations agricoles historiques, inefficaces et soumises depuis des décennies » qui, selon ces plaintes, les avertissent que les aides et les subventions qui permettent l’existence de ces organisations professionnelles pourraient être revues.
SOS Rural affirme même que dans certains cas, on en est arrivé à des avertissements personnalisés à certains producteurs de premier plan et ajoute que « la même chose » se produit avec les membres d’Asaja qui « sont interdits » de participer à la manifestation, ils iront donc à Madrid, mais sans les bannières de leur syndicat.