Le coût de la main-d’œuvre augmente de 6,2 % au cours de l’année qui s’est achevée en mars et les salaires progressent de 6 % pour atteindre leur niveau le plus élevé depuis 22 ans.

Les offres d’emploi à pourvoir approchent les 150 000, neuf sur dix dans le secteur des services

MADRID, 16 (CALPA PARIS)

Le coût moyen du travail par travailleur et par mois (qui comprend la rémunération et les cotisations sociales) a augmenté de 6,2% au premier trimestre de l’année par rapport à la même période en 2022, pour s’établir à 2.897,87 euros, sa plus forte hausse depuis le deuxième trimestre de 2021, a indiqué vendredi l’Institut national de la statistique (INE).

Cette augmentation du coût du travail, qui cumule neuf trimestres consécutifs de hausse, est supérieure de deux points à celle enregistrée au troisième trimestre 2022, où il avait augmenté de 4,2%.

Le coût du travail se compose des coûts salariaux et des autres coûts. Entre janvier et mars, les salaires (toutes les rémunérations, en espèces et en nature) ont augmenté de 6% sur un an en termes bruts, pour atteindre une moyenne de 2.126,63 euros par travailleur et par mois, le chiffre le plus élevé pour un premier trimestre depuis le début de la série en 2000.

Si l’on exclut le facteur variable des salaires (paiements extraordinaires et arriérés), on obtient le coût salarial ordinaire, qui a augmenté de 5,6 % au premier trimestre de l’année, pour atteindre 1 886,80 euros par mois.

Les autres coûts (coûts non salariaux) se sont élevés à 771,24 euros par travailleur et par mois au premier trimestre de l’année, soit une augmentation de 6,8 % d’une année sur l’autre. La composante la plus importante des autres coûts est constituée par les cotisations sociales obligatoires, qui se sont élevées à 710,73 euros par mois, soit 7% de plus qu’au premier trimestre 2022.

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Le deuxième élément important des autres coûts est constitué par les paiements non salariaux, qui ont augmenté de 4,8 % en glissement annuel, en raison de l’augmentation des indemnités de licenciement. Les subventions et primes ont augmenté de 7,1 % en glissement annuel entre janvier et mars 2023.

Selon l’INE, le coût du travail par heure effective a augmenté de 4,2% en rythme annuel au premier trimestre de l’année, à 21,51 euros, en raison de l’augmentation de 1,9% des heures de travail effectives. Le coût du travail par heure payée a quant à lui augmenté de 5,9% en rythme annuel, à 19,16 euros.

L’INE fournit également des données corrigées des variations saisonnières et désaisonnalisées pour cette statistique. Selon cette série, le coût du travail par travailleur a augmenté au premier trimestre 2023 de 5,8% en glissement annuel.

LA PLUPART DES HEURES PERDUES EN RAISON DES VACANCES ET DES JOURS FÉRIÉS

Au cours du premier trimestre 2023, la semaine de travail moyenne convenue, temps plein et temps partiel confondus, était de 34,7 heures. Sur ce total, 3,9 heures par semaine ont été perdues, dont 2,4 heures non travaillées pour cause de vacances et de jours fériés ; 1 heure pour cause de congé d’incapacité temporaire ; 0,3 heure pour cause de congé de maternité et de paternité, et 0,2 heure pour d’autres congés, des grèves et des raisons techniques, économiques, organisationnelles, de production et/ou de force majeure.

Si l’on ajoute les heures supplémentaires et que l’on soustrait les heures perdues, le nombre d’heures de travail effectif par semaine est ramené à 31.

Selon le type d’horaire, la différence de salaire entre les travailleurs à temps plein et les travailleurs à temps partiel est de 5,14 euros par heure, mais il convient de noter que les travailleurs à temps plein doublent presque le temps de travail effectif des travailleurs à temps partiel (34,5 heures contre 18,7 heures).

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Selon l’INE, c’est le secteur industriel qui a enregistré la plus forte hausse des coûts du travail au premier trimestre de l’année, avec une augmentation de 6,7 % pour atteindre 3 355,42 euros par travailleur et par mois, ainsi que la plus forte hausse des salaires, avec une augmentation de 6,1 % pour atteindre 2 130,3 euros.

L’APPROVISIONNEMENT EN ÉNERGIE AUGMENTE LES SALAIRES DE 11,9 %.

La fourniture d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné est l’activité où les salaires ont le plus augmenté au premier trimestre. Son salaire moyen a augmenté de 11,9% en glissement annuel entre janvier et mars, pour atteindre 6.685,68 euros par mois.

Le coût total du travail des industries extractives est celui qui a le plus augmenté en glissement annuel au premier trimestre 2023, de 11,1 %, à 4 398,33 euros par travailleur et par mois, tandis qu’en montant, le plus faible de toutes les sections d’activité est celui des hôtels et restaurants, à 1 722,4 euros par travailleur.

Outre les industries extractives, les hausses annuelles des coûts de la main-d’œuvre au premier trimestre ont également été notables dans l’approvisionnement en énergie (+9,7%) et les hôtels et restaurants (+9,5%). En revanche, les coûts de la main-d’œuvre n’ont baissé que dans les activités financières, où ils se sont contractés de 4,7%.

La fourniture d’énergie, les activités financières et l’information et la communication ont enregistré les salaires les plus élevés, avec respectivement 6 685,68 euros, 4 882,51 euros et 3 355 euros par travailleur et par mois, tandis que les salaires les plus bas ont été enregistrés dans les hôtels et restaurants (1 252 euros), les activités artistiques, récréatives et de spectacle (1 432 euros) et les activités administratives (1 493,75 euros).

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Par Communautés autonomes, les coûts salariaux les plus élevés ont été enregistrés à Madrid (3.513,35 euros par travailleur et par mois), au Pays basque (3.334,1 euros), en Catalogne (3.135,4 euros) et en Navarre (3.037 euros). En revanche, les salaires les plus bas ont été enregistrés en Estrémadure et aux îles Canaries, avec respectivement 2 260,4 et 2 468,8 euros.

Les coûts de la main-d’œuvre ont augmenté dans toutes les régions au premier trimestre 2023. Les îles Baléares et la Navarre ont enregistré les plus fortes hausses en glissement annuel, avec respectivement 11,2% et 7,8%, tandis que les Asturies et la Cantabrie ont connu les plus faibles augmentations, avec respectivement 1,3% et 3,8%.

PRÈS DE 150 000 POSTES VACANTS

L’INE a également indiqué que 149 645 postes vacants ont été enregistrés au premier trimestre 2023, dont 89,2 % dans le secteur des services.

Un poste vacant est défini comme un poste nouvellement créé qui n’est pas pourvu ou qui est sur le point de devenir vacant et pour lequel l’employeur prend des mesures actives pour trouver un candidat à l’extérieur de l’entreprise.

93,5% des entreprises interrogées par l’INE ont répondu qu’elles n’avaient pas de postes vacants à pourvoir entre janvier et mars car elles n’avaient pas besoin de travailleurs supplémentaires.

Madrid et la Catalogne ont concentré le plus grand nombre de postes vacants au premier trimestre, avec respectivement 36 812 et 29 314, tandis que La Rioja et l’Estrémadure ont présenté les chiffres les plus bas, avec respectivement 521 et 1 011 postes vacants.

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