Le gouvernement relève ses prévisions de PIB pour 2023 à 2,4 %, mais réduit ses prévisions pour 2024 de 0,4 point de pourcentage, à 2 %.

Il prévoit la création de 700 000 emplois en 2023 et 2024, une augmentation des recettes fiscales de 7,5 % en 2024 et un déficit proche de 3 %.

MADRID, 16 (CALPA PARIS)

Le gouvernement en place a relevé sa prévision de croissance pour le produit intérieur brut (PIB) de cette année à 2,4 %, soit trois dixièmes de plus que la projection précédente, tandis qu’il a réduit son estimation de la croissance de l’économie en 2024 de quatre dixièmes, à 2 %.

L’exécutif a envoyé le plan budgétaire 2024 à la Commission européenne, qui comprend une prévision de déficit d’environ 3 % pour l’année prochaine et un ratio de dette publique inférieur à 110 % du PIB d’ici 2023 (108,1 %).

Comme chaque année à la mi-octobre, le gouvernement a envoyé ce rapport à la Commission conformément aux règles de l’UE. Le texte envoyé à Bruxelles comprend les prévisions du cadre macroéconomique, l’évolution des finances publiques du pays et le projet de budget général de l’Etat (PGE).

Le gouvernement explique qu’en 2023, l’effet d’une politique monétaire plus contractionniste que prévu sera compensé par la bonne surprise des exportations de services non touristiques.

Les estimations suggèrent que le PIB du second semestre s’essoufflera sous l’effet de la contraction monétaire, principalement à travers le ralentissement de la consommation privée résultant de l’impact direct du resserrement des conditions monétaires. D’autre part, l’économie espagnole subirait l’impact direct de la politique monétaire contractionniste par le biais de la demande étrangère.

D’autre part, la croissance plus faible prévue pour la zone euro explique la révision à la baisse de la croissance du PIB pour 2024, alors que la consommation et l’investissement accéléreront leur croissance.

Malgré le resserrement plus persistant que prévu des conditions monétaires, le gouvernement affirme que l’économie espagnole conservera son dynamisme. En 2024, la croissance du PIB reposera sur la demande intérieure, ainsi que sur la modération de la demande extérieure.

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Le gouvernement souligne que l’accélération attendue de la consommation et de l’investissement en 2024 sera soutenue par le déploiement du Plan de relance, le dynamisme du marché du travail et la solvabilité financière des ménages et des entreprises.

CRÉATION DE 700 000 EMPLOIS EN 2023 ET 2024

Pour l’ensemble des années 2023 et 2024, le gouvernement prévoit la création de 700 000 emplois à temps plein et une réduction du taux de chômage moyen à moins de 11 % l’année prochaine, le nombre de personnes ayant un emploi atteignant alors environ 24 millions.

Le gouvernement souligne également que la qualité de l’emploi continuera à s’améliorer et que la rémunération par employé augmentera à des taux supérieurs à ceux de l’IPC.

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Elle estime également que la capacité de financement de l’Espagne passera à 3,5 % du PIB et que la position d’endettement net du pays vis-à-vis du reste du monde continuera à diminuer, s’établissant au deuxième trimestre 2023 à 56,6 % du PIB, « le niveau le plus bas depuis 2004 ».

Le gouvernement souligne que les mesures adoptées pour atténuer l’impact de la hausse des coûts de l’énergie permettent à l’Espagne de figurer « depuis plus d’un an » parmi les pays ayant l’inflation la plus faible et la croissance la plus élevée de toute la zone euro. En ce sens, il précise que même si les mesures visant à atténuer l’impact de l’inflation étaient retirées, le déflateur du PIB continuerait à baisser en 2024.

PLAN BUDGÉTAIRE SANS NOUVELLES MESURES DU FAIT DE L’EXERCICE DU MANDAT

Les ministères de l’économie et des finances ont expliqué dans un communiqué que l’élaboration du plan budgétaire est conditionnée par la situation du gouvernement en place. Comme sa capacité réglementaire est limitée, il ne peut pas approuver un projet de loi sur le budget général de l’État ou présenter d’autres initiatives législatives, sauf dans des cas d’urgence dûment justifiés.

Cette circonstance, expliquent-ils, signifie que le plan budgétaire a été élaboré dans un scénario fiscal inertiel, c’est-à-dire en l’absence de changements ou de nouvelles mesures.

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« En tout état de cause, cela ne présuppose pas que les mesures en vigueur jusqu’au 31 décembre 2023 ne puissent pas être adoptées ou prolongées à l’avenir, dans le but d’atténuer l’impact de l’inflation au cas où cela serait jugé nécessaire après avoir évalué la situation à l’aide des données disponibles à la fin de l’année », soulignent les deux ministères.

Du côté des dépenses, certaines mesures sont incluses parce que l’on considère qu’elles seront adoptées dans n’importe quel scénario, comme la revalorisation des pensions conformément à l’IPC ou l’augmentation des salaires des fonctionnaires pour 2024.

LES RECETTES FISCALES AUGMENTERONT DE 7,5 % EN 2024

Le plan budgétaire 2024 prévoit une prévision de recettes dans un scénario d’inertie en raison de la situation d’un gouvernement en place. Dans ce contexte, le gouvernement estime que les recettes des administrations publiques représenteront 42 % du PIB, atteignant 648 660 millions d’euros en termes de comptes nationaux, soit un peu plus que les 41,9 % du PIB en 2023.

Selon les calculs de l’exécutif, les recettes fiscales atteindront 382 755 millions d’euros, ce qui implique une augmentation de 7,5 % par rapport à 2023. Cette augmentation est similaire à celle prévue pour cette année (+7,6 %) et, selon le gouvernement, « est due à la bonne performance de l’impôt sur le revenu des personnes physiques en raison de l’amélioration de l’emploi et de l’augmentation des pensions ».

L’augmentation des taux pour les revenus supérieurs à 300 000 euros et l’impact de la limitation de la compensation des pertes des groupes dans l’impôt sur les sociétés contribueront également à l’augmentation des recettes fiscales en 2024.

Pour l’année prochaine, le gouvernement estime une augmentation des cotisations sociales de 6,4 % en raison du dynamisme du marché du travail et du déploiement de la réforme des retraites.

LES DÉPENSES TOMBERONT À 45% DU PIB

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Du côté des dépenses, le plan budgétaire prévoit d’atteindre des dépenses de 694,268 milliards en 2024, soit 45 % du PIB, contre 45,8 % en 2023.

L’exécutif soutient que cette évolution des dépenses est compatible avec la revalorisation des pensions en fonction de l’IPC et inclut une augmentation de 2 % des salaires de tous les employés publics en 2024, un pourcentage qui pourrait augmenter de 0,5 % supplémentaire en fonction de la variation de l’IPC harmonisé, comme convenu avec les syndicats.

LA CCAA POURRA AVOIR UN DÉFICIT DE 0,1 %.

Le plan budgétaire comprend l’objectif de réduire le déficit à 3 % en 2024, soit une réduction de plus de sept points en quatre ans, selon le gouvernement.

Dans ce cadre, le plan prévoit un assouplissement du déficit pour les communautés autonomes en 2024, avec un taux de 0,1 %, par rapport à l’équilibre budgétaire prévu dans le programme de stabilité d’avril dernier.

Ce dixième de point de pourcentage de marge en plus pour les communautés autonomes sera assumé par le gouvernement central, dont le déficit en 2024 sera de 2,9 %, contre les 3 % de la prévision précédente.

Pour sa part, la Sécurité sociale maintient la prévision de déficit à 0,2 % pour 2024, comme dans le Programme de stabilité. Pour les entités locales, la projection d’un excédent de 0,2% pour l’année prochaine est également maintenue.

Le plan soumis à Bruxelles suggère que la bonne marche de l’économie permettra de ramener le ratio dette/PIB à 108,1% en 2023, avançant d’un an l’objectif de le ramener en dessous de 110%. L’année prochaine, il continuera à baisser pour atteindre 106,3%, soit une réduction de 14 points par rapport à sa valeur de 2020.

Le gouvernement souligne qu’en 2024, le déploiement du plan de relance restera un élément fondamental de la politique économique. L’Espagne a déjà reçu 37 036 millions d’euros du Mécanisme de relance et de résilience.

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