En 2022, il a enquêté sur 234 crimes économiques et déposé 290 actes d’accusation, mais se plaint du « retard préoccupant » dans ces affaires
MADRID, Sep 7 (CALPA PARIS) –
Le ministère public affiche un taux de condamnation de 83% pour les délits contre le Trésor public, la Sécurité sociale et la fraude aux subventions, bien qu’il se plaigne du « retard préoccupant » dans le traitement de ces affaires. En 2022, 234 procédures d’enquête préliminaire ont été ouvertes pour ces délits économiques et 290 actes d’accusation ont été déposés, selon le rapport annuel du bureau du procureur général.
Ces infractions sont celles commises en fraudant et en causant des dommages financiers par tromperie (par action ou omission) pour un montant supérieur à 120 000 euros. Le ministère public a ouvert le plus grand nombre de procédures pour des délits contre le Trésor public, jusqu’à 162, tandis que 146 actes d’accusation ont été déposés.
Pour sa part, le Ministère public a ouvert 45 enquêtes pour des délits contre la Sécurité sociale, tandis qu’il a procédé à 134 mises en examen. Enfin, le nombre de procédures pour fraude aux subventions s’est élevé à 27 en 2022, tandis que le nombre de mises en examen s’est élevé à 10.
Le nombre total de condamnations prononcées en première et deuxième instance pour des infractions relevant de la spécialité signalées par les procureurs délégués est de 294, avec un taux de condamnation de 82,99%. Ce chiffre inclut également les infractions dont l’enquête a débuté au cours des années précédentes.
Il est également constaté que, dans la continuité des années précédentes, le recours par l’Agence fiscale aux transactions liées aux infractions s’est généralisé, de sorte que sur les 165 cas d’infractions contre le Trésor qu’elle a transmis au ministère public, 134 au total étaient liés à de telles transactions.
MANQUE D’UNIFORMITÉ DANS LES DOSSIERS
Ces données ne peuvent pas être comparées à celles de l’année précédente car les chiffres n’ont pas été publiés à l’époque. Ceci est dû au fait qu’il n’y a pas d’uniformité dans les enregistrements informatiques des dossiers, et donc cette année le Ministère a décidé de ne publier que les données sur les délits contre le Trésor, la Sécurité Sociale et les fraudes aux subventions.
Cependant, il ressort de la lecture de tous les rapports provinciaux que les délits contre le Trésor et la Sécurité sociale représentent la majeure partie de l’activité des sections spécialisées en matière de criminalité économique.
Le ministère public signale un « retard préoccupant » dans le traitement de ces affaires, conséquence, d’une part, de leur complexité et, d’autre part, de « l’accumulation alarmante des procédures » et du manque de spécialisation des organes judiciaires dans ce domaine.
Dans ce contexte, le ministère public a indiqué qu' »il serait souhaitable » de renforcer le personnel des sections spécialisées, en garantissant qu’il se consacre au maximum à ces affaires et en lui fournissant le soutien technique et de coordination nécessaire.
Toujours dans le domaine de la formation, il propose d’augmenter les activités de formation initiale et continue, en abordant non seulement les aspects pénaux, mais aussi les aspects administratifs, économiques et commerciaux. Dans ce domaine, le ministère considère que les activités de formation menées conjointement avec le reste des administrations impliquées dans le dossier sont d’un « grand intérêt ».
SHAKIRA ET MALAGA, PARMI LES ENQUÊTES LES PLUS REMARQUABLES
Parmi les activités les plus remarquables, le ministère souligne la dénonciation et la poursuite judiciaire d’une fraude aux prestations de la sécurité sociale à Cadix, dont 70 personnes étaient des bénéficiaires illégaux, qui simulaient des inscriptions et des congés de maladie afin d’obtenir indûment des allocations de chômage du régime général et du régime spécial pour les travailleurs agricoles.
Sans quitter l’Andalousie, le ministère public souligne les délits présumés de détournement et d’administration déloyale de l’équipe de football de Malaga, ainsi qu’un autre délit de fraude à la sécurité sociale à Cordoue avec de « très nombreux » enquêtés et quelque 470 travailleurs fictifs, ce qui a conduit à la création de plus de 300 pièces distinctes pour permettre la poursuite des faits.
À Barcelone, le rapport souligne l’inculpation d’une artiste « de renommée mondiale » pour un total de six délits contre le fisc, en référence à Shakira. La thèse accusatrice du ministère public et du bureau du procureur de l’État se fonde sur l’utilisation par l’accusée d’un cadre corporatif situé à l’étranger pour canaliser ses revenus et sa richesse et non sur la déclaration ou le revenu en Espagne pour ces impôts, bien qu’elle soit résidente habituelle et résidente fiscale dans notre pays.
D’autre part, le parquet provincial d’Alicante a examiné le procès oral contre 21 personnes physiques et 16 personnes morales pour avoir utilisé un réseau de sociétés contrôlées par des ressortissants chinois qui étaient actifs dans le secteur du commerce de la chaussure.
De son côté, le bureau du procureur de Valence informe de la plainte déposée qui découle de la procédure d’une enquête pré-procédurale pour le délit de fraude aux cotisations de sécurité sociale, avec un montant escroqué de plus de deux millions d’euros. L’entreprise impliquée, qui se consacre à la fourniture de soins à domicile et qui compte un grand nombre de travailleurs en Espagne, a indûment payé des cotisations pour ses travailleurs comme s’ils étaient des indépendants alors qu’en réalité, ils étaient des employés.