MADRID, 9 octobre (CALPA PARIS) –
Les principales institutions financières espagnoles estiment qu’il existe une possibilité de compatibilité technique entre un éventuel euro numérique et les infrastructures de paiement actuelles, qui pourraient être réutilisées en fonction de la conception de la monnaie numérique.
C’est l’une des conclusions du groupe de travail lancé en novembre 2022 pour évaluer l’impact sur l’infrastructure de paiement d’une éventuelle émission de l’euro numérique par la Banque centrale européenne (BCE) dans le cadre de l’Eurosystème.
L’analyse, ou preuve de concept (PoC), a été menée dans un environnement de production contrôlé, avec les différents scénarios de paiement en euros numériques proposés par l’Eurosystème (paiement entre particuliers et paiements dans le commerce électronique et physique).
L’objectif était d’analyser en profondeur les implications techniques, opérationnelles et commerciales de l’introduction de l’euro numérique dans les infrastructures de paiement, ainsi que sa coexistence avec les instruments de paiement numériques actuellement utilisés et la possibilité de réutiliser les infrastructures actuelles.
Les résultats de l’analyse indiquent la possibilité d’une compatibilité technique d’un euro numérique potentiel avec les infrastructures de paiement existantes, ce qui permettrait leur réutilisation en fonction des décisions de conception prises par l’Eurosystème.
Les banques affirment que cette approche contribuerait à une conception « efficace » de l’euro numérique, « permettant de générer des synergies économiques et opérationnelles en tirant parti de solutions déjà largement adoptées par le marché et de services à valeur ajoutée existants, tels que Bizum, et faciliterait également la coexistence avec d’autres solutions de paiement ».
En ce sens, il affirme que Bizum « est prêt » à s’interconnecter avec d’autres services européens potentiels et à tirer parti de certains de ses mécanismes, tels que l’enregistrement des utilisateurs, la portabilité entre les entités, l’authentification, le traitement des transactions, la prévention et la gestion des fraudes, ainsi que d’autres services ou normes de traitement actuellement disponibles (tels que les paiements instantanés).
« En outre, cette approche pourrait contribuer à réduire les efforts considérables qui seraient nécessaires pour déployer une infrastructure entièrement nouvelle », ajoutent-ils.
De même, le PoC aurait souligné l’importance de définir une expérience utilisateur « simple » pour les paiements « hors ligne » – ceux qui ont lieu après coup ou de manière différée, y compris l’argent liquide, les transferts ou les remises en espèces.
Pour toutes ces raisons, les institutions financières ayant participé à l’analyse ont confirmé leur » ferme intention » de continuer à travailler avec l’Eurosystème sur la définition d’un éventuel futur euro numérique » qui permettra de tirer parti des infrastructures existantes et de contribuer au développement d’un système de paiement européen plus compétitif « .
EURO NUMÉRIQUE
L’Eurosystème décidera de poursuivre ou non le projet de préparation de ce que l’on appelle la monnaie numérique de banque centrale (MNC) ou euro numérique, une fois que la phase de recherche actuelle, qui a débuté en 2021 et s’achèvera en octobre prochain, aura été menée à bien.
À l’issue de cette phase exploratoire, un groupe d’institutions financières du secteur (Banco Santander, BBVA, Banco Sabadell, CaixaBank, Unicaja Banco, Kutxabank, Grupo Caja Rural, Ibercaja, Grupo Cajamar, Abanca, Bankinter, Laboral Kutxa, Evo Banco, Banca March, Cecabank, Eurocaja Rural, Caja de Ingenieros, Banca Pueyo, Banco Mediolanum, Cajalmendralejo, Arquia Banca, Banco Caminos, Caixa Guissona, Caixa Ontinyent, Deutsche Bank, ING, N26, Openbank, Orange Bank, Targobank) ont créé un groupe de travail, avec des sociétés interbancaires spécialisées dans les services de paiement (Bizum, Iberpay et Redsys), pour lancer ce PoC dans le but de préparer le secteur à l’émission éventuelle de cette monnaie numérique par la BCE.