BRUXELLES, 17 juil. (CALPA PARIS) –
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est engagée lundi à investir 45 milliards d’euros jusqu’en 2027 pour mettre en œuvre des projets liés aux nouvelles technologies et aux industries « propres » dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes et faire ainsi de l’Union européenne un « partenaire préférentiel » pour ces régions.
« Il y a déjà plus de 135 projets dans le pipeline, de l’hydrogène propre aux matières premières critiques, de l’expansion du réseau de données à haute performance à la production des vaccins ARNm les plus avancés », a énuméré Mme Von der Leyen dans son discours d’ouverture du forum économique qui a donné le coup d’envoi du sommet UE-CELAC, qui se tient ce lundi et ce mardi à Bruxelles.
Elle était accompagnée du président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, et des présidents de la Banque interaméricaine de développement et de la Banque de développement de l’Amérique latine, Ilan Goldfajn et Sergio Díaz-Granados, respectivement.
La liste des projets visant à faire de la transition écologique et numérique une réalité des deux côtés de l’Atlantique a été établie en étroite collaboration avec la présidence espagnole et constitue la base des dialogues futurs avec les partenaires d’Amérique latine et des Caraïbes.
Parmi les initiatives les plus importantes figurent l’accord sur les matières premières critiques (comme le lithium et d’autres) avec l’Argentine et le Chili, l’accord sur les télécommunications avec le Brésil et l’accord sur l’énergie avec le Paraguay.
C’est la première fois en huit ans que les partenaires internationaux se réunissent, une réunion encouragée par la présidence espagnole du Conseil et dont Mme Von der Leyen a profité pour annoncer cette augmentation des investissements dans les régions de l’autre côté de l’Atlantique dans le cadre de la « Global Gateway », le programme d’investissement étranger de l’UE.
Dans ce sens, il a préconisé de profiter du sommet pour « façonner l’agenda des investissements au bénéfice des deux continents » à travers une « nouvelle approche » des grands projets d’infrastructure qui vise à renforcer la création de chaînes de valeur locales.
Le président de l’exécutif européen a souligné que l’Amérique latine et les Caraïbes ont le « potentiel » de devenir une puissance mondiale en matière d’énergies renouvelables, et a également indiqué que la prochaine « étape naturelle » est de convertir cette énergie en hydrogène propre, qui a l’avantage d’être « facilement » exportable vers d’autres continents tout en étant capable de stimuler de nouvelles industries sur le continent lui-même.
D’autre part, elle a souligné la nécessité pour l’Europe d’accéder à des matières premières essentielles auprès d’autres fournisseurs afin de réduire sa dépendance vis-à-vis de tiers tels que la Chine et, pour renforcer cette idée de « contrepartie » entre les deux partenaires, l’Allemande a souligné que, « contrairement à d’autres investisseurs étrangers », l’UE n’est pas seulement intéressée par l’investissement dans l’extraction pure de matières premières, mais cherche à s’associer avec l’Amérique latine et les Caraïbes pour développer une capacité de production locale, à laquelle l’UE apportera une technologie et des travailleurs bénéficiant d’une formation de « haute qualité ».
« Nous avons besoin qu’ils nous disent sur quels secteurs ils veulent se concentrer et quels sont les goulets d’étranglement auxquels nous devons nous attaquer ensemble pour que l’Europe puisse investir là où ils en ont le plus besoin. C’est un nouveau départ pour de vieux amis pour lequel nous devons unir nos forces », a-t-il conclu.