MADRID, 7 juil. (CALPA PARIS) –
La présentation hier de Threads, la nouvelle application de « microblogging » avec laquelle Meta entend devenir le principal concurrent de Twitter, a suscité en quelques heures la réaction d’Elon Musk, puisqu’un avocat de X Corp, la société du magnat qui contrôle le réseau social, a menacé de poursuivre la société de Mark Zuckerberg pour s’être approprié les secrets commerciaux et la propriété intellectuelle de l’entreprise pour le développement de sa propre plateforme.
Dans une lettre envoyée à Zuckerberg au nom de X Corp par l’avocat Alex Spiro du cabinet Quinn Emanuel, le propriétaire de Twitter accuse Meta Platforms de procéder à un « détournement systématique, délibéré et illégal des secrets commerciaux et autres propriétés intellectuelles de Twitter ».
L’avocat de X Corp affirme que la société propriétaire d’Instagram, Facebook et Whatsapp a embauché des dizaines d’anciens employés de Twitter qui « avaient et continuent d’avoir accès aux secrets commerciaux de Twitter et à d’autres informations hautement confidentielles » en les affectant « délibérément » au développement en quelques mois de l’application « Threads », qu’elle qualifie d' »imitatrice ».
À cet égard, elle accuse Meta de chercher à accélérer le développement de « Threads » en utilisant les secrets commerciaux et autres propriétés intellectuelles de Twitter « en violation des lois fédérales et de l’État, ainsi que des obligations de ces employés à l’égard de Twitter ».
La lettre avertit donc que Twitter a l’intention de faire respecter strictement ses droits de propriété intellectuelle et exige que Meta prenne des mesures immédiates pour cesser d’utiliser les secrets commerciaux de Twitter ou d’autres informations hautement confidentielles.
Twitter se réserve tous les droits, y compris, mais sans s’y limiter, le droit de demander des mesures civiles et injonctives sans autre préavis pour empêcher Meta de conserver, de divulguer ou d’utiliser votre propriété intellectuelle », prévient l’avocat dans sa lettre, qui a été consultée pour la première fois par la publication américaine « Semafor ».
Threads a une « interface » très similaire à celle de Twitter et son fonctionnement est également le même. En d’autres termes, il est possible de créer de courts messages textuels, de développer des fils de conversion et de limiter le nombre de personnes qui répondent à ces messages.
Bien que Threads soit une plateforme totalement indépendante, elle est liée à Instagram. À tel point que pour y naviguer, on utilise le même compte utilisateur que sur ce réseau social. En effet, le même nom d’utilisateur et la même photo de profil sont utilisés.
Partant de ce constat, Threads dispose d’une option qui permet aux utilisateurs de suivre automatiquement les mêmes comptes que ceux qu’ils suivaient auparavant sur Instagram. Si l’un de ces comptes n’est pas encore sur Threads, il sera indiqué qu’il attend d’être rejoint et, s’il est privé, une demande de suivi lui sera envoyée.
De la même manière, les utilisateurs ayant un profil privé peuvent également configurer si leurs followers Instagram peuvent également les suivre sur Threads automatiquement ou si, au contraire, seuls des comptes spécifiques peuvent les suivre. Les utilisateurs de moins de 16 ans auront un profil privé par défaut.
Comme l’explique Instagram dans un communiqué sur son blog, les utilisateurs pourront créer des posts textuels de 500 caractères maximum et inclure des liens, des photos et des vidéos d’une durée maximale de 5 minutes. Ainsi, le flux principal sera constitué de fils publiés par des comptes suivis et de contenus recommandés par de nouveaux créateurs. La plateforme a également détaillé qu’un post Threads peut être « facilement » partagé dans Instagram Stories ou sous forme de lien sur n’importe quelle autre plateforme.
D’autre part, une autre caractéristique de Threads est qu’il s’agit d’un espace ouvert qui pourra se connecter à d’autres réseaux sociaux décentralisés tels que Mastodon, car il intégrera le protocole ActivityPub, même si ce n’est pas le cas au moment de son lancement. Comme ils l’ont précisé, ils travaillent encore à le rendre compatible avec les réseaux sociaux ouverts et interopérables qui « peuvent façonner l’avenir de l’Internet ».