MADRID, 25 oct. (CALPA PARIS) –
Le prix des logements ralentira au cours des prochains trimestres, bien que l’on estime que la croissance annuelle sera proche de 5 % d’ici 2023 dans le cas des logements d’occasion, tandis qu’une augmentation de 3 % est attendue d’ici 2024, selon le XVIIIe Observatoire de l’évaluation de l’Association espagnole d’analyse de la valeur (AEV).
Dans le cas des logements neufs, on s’attend à ce que leur prix augmente de plus de 6 % à la fin de l’année 2023, puis de 4 à 5 % tout au long de l’année 2024.
Cependant, les professionnels les plus conservateurs estiment que les prix des logements d’occasion augmenteront d’environ 2 à 3 % en 2023, mais prévoient une stagnation ou une légère baisse d’ici à 2024.
Ainsi, on estime que, fin 2024, le prix des logements d’occasion atteindra un « plafond » de 2 000 euros par mètre carré en moyenne, tandis que le prix des logements neufs s’accélérera « plus rapidement ».
Malgré cela, la plupart des panélistes affirment qu’il n’y aura pas en Espagne d' »effet de contagion » de la situation internationale en termes de prix, car, bien que la hausse des taux d’intérêt ait un effet indéniable sur le marché, il existe en Espagne de nombreuses villes et quartiers de grandes villes qui n’ont pas encore retrouvé les niveaux de prix qu’ils avaient atteints avant la grande crise immobilière de 2007-2008.
LES LOYERS SONT 20% PLUS CHERS QU’AVANT LA COVID
Les prix des loyers en Espagne augmentent rapidement depuis le début de l’année 2022 et ont dépassé les niveaux d’avant la pandémie, avec des taux de croissance de plus de 20 % en glissement annuel dans certaines villes comme Barcelone, Malaga, Palma de Majorque et Valence.
Le rapport souligne que la reprise de l’activité post-pandémique et l’augmentation de l’activité économique, avec l’attraction démographique que cela implique pour les villes susmentionnées, seraient à l’origine de cette accélération.
Ainsi, 80% des panélistes internes et 67% des panélistes externes pensent que les prix des loyers vont continuer à augmenter, tandis que les autres pensent qu’ils vont rester inchangés.
LES VENTES DE BIENS IMMOBILIERS DIMINUERONT DE 10 À 20 %.
Le moindre dynamisme des transactions observé au premier trimestre de l’année conduit les spécialistes à affirmer qu’il y aura une réduction significative des volumes de transactions pour les années 2023 et 2024 par rapport aux chiffres observés au cours de l’exercice 2022 écoulé.
Ainsi, des baisses comprises entre 10 et 20 % en glissement annuel sont attendues, ce qui conduirait à un nombre total de transactions de logements compris entre 550 000 et 650 000 transactions, dans le scénario le plus optimiste.
« Cela signifierait un retour progressif à la moyenne historique de l’Espagne, avec des volumes similaires à ceux enregistrés en 2018 ou 2019 », indique le rapport.
En ce sens, la grande majorité des panélistes considère que l’investissement et la demande de remplacement ne seront pas en mesure de compenser la perte de dynamisme ou de capacité de la demande de premier accès (celle qui dépend dans une plus large mesure du financement hypothécaire), ce qui entraîne les baisses d’activité par rapport à l’année précédente qui sont attendues.
Cependant, le rapport souligne que la proportion de transactions sans garantie financière a augmenté au cours des deux dernières années de plus de 40 %, ce qui suggère un transfert de capitaux d’autres secteurs vers l’immobilier et des achats « au comptant » de plus en plus fréquents, peut-être attirés par des prix qui n’ont pas augmenté depuis une décennie et qui constituent des achats avantageux pour l’investissement.
PEU D’ESPOIR POUR UNE AUGMENTATION DE LA CONSTRUCTION
D’autre part, l’étude montre que les indicateurs d’emploi et de production dans le secteur résidentiel ne se redressent pas, avec une réduction des mises en chantier et de l’achèvement des travaux, ce qui fait « perdre l’espoir » qu’il y aura bientôt l’augmentation de la construction nécessaire pour fournir des logements aux marchés espagnols.
De même, le secteur de la construction continue de subir un resserrement du crédit, accentué aujourd’hui par une augmentation du coût du financement due à la hausse des taux d’intérêt.
DEMANDES
Pour remédier à cette situation, l’AEV a appelé à accélérer la transformation des terrains afin de réduire le prix de ce qui est actuellement la composante la plus chère du coût du logement, à accélérer l’octroi des permis de construire, à utiliser plus efficacement les terrains publics par le biais d’accords de collaboration public-privé et à réglementer de manière équilibrée les droits et les obligations des parties impliquées dans les contrats de location.
De même, du côté du secteur privé, ils considèrent qu’il est nécessaire de promouvoir l’industrialisation de la construction, ainsi que de mettre en œuvre des programmes pour attirer, former et retenir les talents, tandis qu’ils estiment qu’il est nécessaire d’étudier un modèle de croissance territoriale distribué dans des capitales secondaires, en favorisant les investissements pour la création de pôles d’activité et d’emploi qui aident à modérer les concentrations excessives de population.
« Un plan d’action ambitieux et tourné vers l’avenir est nécessaire pour aider à résoudre la pénurie de nouvelles constructions et l’inadéquation entre l’offre et la demande dont nous souffrons tant sur le marché de l’achat et de la vente que sur celui de la location », a déclaré la secrétaire générale de l’AEV, Paloma Arnaiz.