Le règlement inclut la réglementation des transformations, fusions et scissions transfrontalières, comme celle réalisée par Ferrovial.
MADRID, 29 juin (CALPA PARIS) –
Le Journal officiel de l’État (BOE) publie ce jeudi le décret-loi royal approuvé mardi dernier par le Conseil des ministres afin de maintenir certaines des mesures anti-crise qui arrivent à échéance demain, 30 juin, parmi lesquelles figurent les réductions de la TVA sur les aliments et les aides au transport public.
Ce paquet de mesures mobilise 3,8 milliards d’euros supplémentaires, bien que l’impact total – en tenant compte de l’ensemble des aides, avec les réductions d’impôts et les subventions – soit de 8,9 milliards d’euros dans la deuxième partie de l’année. Au total, les sept paquets approuvés par le gouvernement en réponse à l’impact de la guerre et à l’escalade des prix dépassent les 47 milliards d’euros.
Le nouveau paquet approuvé, qui entrera en vigueur demain, maintient la suppression pour six mois supplémentaires de la TVA de 4 % appliquée à tous les aliments de base, y compris le pain, la farine, le lait, le fromage et les œufs, et la réduction de 10 % à 5 % pour l’huile et les pâtes.
Parmi les aliments de base pour lesquels le taux de TVA de 4 % est éliminé, on distingue : le pain ordinaire, ainsi que la pâte à pain ordinaire congelée et le pain ordinaire congelé destiné exclusivement à la production de pain ordinaire ; les farines panifiables ; les types de lait suivants produits par n’importe quelle espèce animale : naturel, certifié, pasteurisé, concentré, écrémé, stérilisé, UHT, évaporé et en poudre ; les fromages ; les œufs et les fruits, les légumes, les légumineuses, les tubercules et les céréales, qui ont le statut de produits naturels conformément au code alimentaire.
Toutes ces réductions fiscales resteront en vigueur jusqu’au 31 décembre 2023 à condition que le taux d’inflation sous-jacente en glissement annuel soit supérieur à 5,5 %. S’il est inférieur à ce taux au mois de septembre, dont les données seront connues en octobre, le taux de TVA habituel sur les denrées alimentaires susmentionnées sera récupéré au cours des deux derniers mois prévus pour l’application de la mesure. En d’autres termes, à partir du 1er novembre.
RÉDUCTION DE PRIX POUR LES TRANSPORTS PUBLICS
En outre, parmi les autres aides qui expirent demain et qui ont été prolongées par le décret-loi royal publié aujourd’hui au BOE, figure également la réduction du prix des abonnements et des billets de transport public à trajets multiples (la réduction pour Renfe Cercanías et moyenne distance avait déjà été prolongée pour l’ensemble de l’année).
Le gouvernement continuera donc à accorder une réduction de 30 % sur les transports publics aux autres administrations, à condition qu’elles s’engagent à porter cette réduction à 50 %.
L’INTERDICTION DES LICENCIEMENTS EST PROLONGÉE
L’arrêté royal prolonge également les mesures de travail liées à l’obtention d’aides publiques. Ainsi, l’augmentation des coûts énergétiques ne pourra pas constituer un motif objectif de licenciement jusqu’au 31 décembre 2023. Le non-respect de cette obligation entraînera le remboursement des aides perçues.
Les entreprises qui profitent des mesures de réduction du temps de travail ou de suspension des contrats pour des raisons liées à l’invasion de l’Ukraine et qui bénéficient d’un soutien public ne pourront pas utiliser ces causes pour procéder à des licenciements.
LES SUBVENTIONS AU DIESEL SONT MAINTENUES
Les subventions au diesel pour les transporteurs professionnels, les agriculteurs et les éleveurs ont également été prolongées, de sorte que jusqu’au 30 septembre, la subvention sera de 10 centimes d’euro par litre, tandis qu’au cours du dernier trimestre de l’année, elle sera de 5 centimes d’euro par litre.
En outre, des aides directes sont incorporées pour les professionnels du transport routier qui ne sont pas soumis au diesel professionnel, et qui ne bénéficient donc pas de ce rabais, et pour les services de transport maritime d’intérêt public.
LES MESURES DE SOUTIEN À L’ÎLE DE LA PALMA SONT ÉTENDUES.
En outre, le règlement étend les mesures de soutien à l’île de La Palma dans les domaines de la sécurité sociale, de l’emploi et des hypothèques, en prolongeant de six mois le système de suspension des obligations de paiement des intérêts hypothécaires et du principal pour les personnes touchées par l’éruption volcanique dans la zone de Cumbre Vieja.
Entre autres questions, les dossiers de réglementation du travail temporaire (ERTE) liés à la situation de force majeure temporaire dans le cas des entreprises et des travailleurs des îles Canaries touchées sont prolongés jusqu’au 31 décembre 2023.
Suite à la dissolution des Cortes Generales en raison des élections anticipées, la Députation Permanente, seul organe qui reste en place, assumera le pouvoir de valider ou d’abroger les mesures contenues dans le Décret-Loi Royal.
LOGEMENT
Le gouvernement a éliminé du paquet de mesures la possibilité de prolonger de six mois la validité des contrats de location avec les mêmes termes et conditions établis dans le contrat en vigueur.
Cependant, la limitation de l’actualisation annuelle du loyer des contrats de location de logement, qui empêche les augmentations de plus de 2 %, a été prolongée jusqu’au 31 décembre 2023.
La suspension de la procédure d’expulsion et des expulsions pour les ménages vulnérables lorsqu’il n’y a pas d’alternative de logement sera maintenue jusqu’à la fin de l’année.
D’autre part, le règlement prolonge la période pendant laquelle les propriétaires et les propriétaires affectés par la suspension extraordinaire de l’expulsion ou l’expulsion peuvent soumettre la demande d’indemnisation, fixant le nouveau délai jusqu’au 31 janvier 2024.
FUSIONS ET SCISSIONS TRANSFRONTALIÈRES
La loi transpose une directive européenne visant à réglementer les transformations, fusions et scissions transfrontalières, une opération telle que celle récemment réalisée par Ferrovial pour transférer son siège aux Pays-Bas. Selon le BOE, les dispositions de la loi relatives à la transposition de cette directive entreront en vigueur dans un mois, c’est-à-dire le 29 juillet.
L’avant-projet de cette loi a été approuvé par le gouvernement le 14 février, avant que Ferrovial n’annonce son intention de se délocaliser aux Pays-Bas. Dans ce texte, le gouvernement affirmait déjà qu’il fallait promouvoir la mobilité des entreprises en Europe « afin d’améliorer le fonctionnement du marché intérieur ».
En fait, la règle facilite et simplifie le travail juridique lorsqu’il s’agit d’analyser les opérations de modification structurelle des sociétés commerciales dans le cadre d’opérations internes européennes et extra-européennes.
Cependant, elle introduit également certaines limitations, permettant au registre du commerce de contrôler la légalité de l’opération et de délivrer un certificat préalable attestant que toutes les conditions requises ont été remplies.
Si toutes les conditions requises ne sont pas remplies, le registre ne peut pas
délivre le certificat préliminaire et informe la société des raisons de sa décision et lui donne la possibilité de remédier aux défauts constatés dans un délai n’excédant pas 30 jours.
S’il n’est pas remédié aux défauts dans ce délai, le Registre refuse le certificat préalable et l’opération ne peut être réalisée. Exceptionnellement, la période initiale de trois mois est prolongée pour une durée maximale de trois mois supplémentaires si, à la suite de la documentation et des informations soumises, le Registre a des soupçons fondés que l’opération soumise est réalisée à des fins abusives ou frauduleuses, qu’elle a pour objet ou pour effet de contourner la législation de l’Union européenne ou de l’Espagne, ou qu’elle sert des fins criminelles.