Il préconise également de limiter les vols en jet privé et de déployer des liaisons ferroviaires nocturnes.
CADIX, 10 (CALPA PARIS)
Sumar a demandé, comme mesure de lutte contre le changement climatique, la suppression des vols nationaux lorsqu’il existe une alternative ferroviaire, ce qui impliquerait d’imiter la stratégie déployée en France et d’éliminer, par exemple, le « pont aérien » entre Madrid et Barcelone.
C’est ce qu’a déclaré lors d’une conférence de presse à Cadix le porte-parole du candidat, Ernest Urtasun, qui défend également le développement des voyages en train de nuit comme alternative de transport, la régulation et la limitation des vols en jet privé.
Urtasun a expliqué que Sumar propose une série de mesures face à « l’urgence climatique » que vit le pays et qui se reflète dans la vague de chaleur que le pays subit ces jours-ci, où un aspect essentiel est de limiter les émissions polluantes du secteur des transports, qui représentent 30% du total.
Dans cette optique, elle a préconisé l’interdiction du transport aérien pour les liaisons où il existe un trajet en train de moins de trois heures, ce qui, dans le cas de l’Espagne, ne se limiterait pas seulement à la liaison Madrid-Barcelone mais aurait également un impact sur d’autres liaisons. Par exemple, la candidature indique qu’elle aurait également un impact sur les liaisons entre la capitale et Malaga et Séville, qui disposent de l’alternative du train à grande vitesse.
Lors de son intervention, le porte-parole de Sumar a expliqué que de 2005 à 2019, les émissions polluantes en Europe ont augmenté de 34 %, ce qui équivaut à 147 millions de tonnes de carbone.
« Si nous ne faisons rien dans le secteur de l’aviation et que nous ne transférons pas le transport aérien vers le transport ferroviaire, ces émissions continueront d’augmenter de 28 % jusqu’en 2050, atteignant 180 millions de tonnes de CO2 en Europe, et il est donc essentiel, comme l’a fait la France, de transférer les routes aériennes vers les routes terrestres », a-t-il expliqué, précisant que cela signifierait l’élimination de plusieurs routes qui opèrent actuellement en Espagne.
PROGRAMME SUMAR : TAXE SUR LE CARBURANT D’AVIATION
Le programme électoral de Sumar inclut parmi ses points sur le transport la promotion de stratégies visant à encourager le transfert des usagers de l’aérien vers le ferroviaire, en réduisant les tarifs des billets AVE et longue distance afin d’améliorer la connectivité territoriale. Au cours de la dernière législature, le groupe Unidas Podemos a présenté une initiative visant à limiter ces vols courts lorsqu’il existe une alternative ferroviaire rapide.
La proposition programmatique de Sumar comprend également une taxe sur les véhicules de luxe, les avions privés, les grands yachts et les vols fréquents en classe péninsulaire ou en classe affaires.
En outre, il préconise une taxe croissante sur les voyages aériens fréquents qui entrerait en vigueur à partir du deuxième vol annuel, ainsi que l’élimination des « privilèges fiscaux de l’avion » et l’introduction d’une taxe sur le carburant d’aviation pour éviter le « dumping économique » de ce moyen de transport par rapport au transport terrestre.
DES POLITIQUES « COURAGEUSES » FACE AU « NÉGATIONNISME » DE LA DROITE
Urtasun a déclaré de manière générique que l’irruption de cette nouvelle vague de chaleur oblige l’Espagne à faire face à la « nouvelle réalité en termes d’urgence climatique », où « il n’y a pas de place pour le négationnisme » face au changement climatique et où des mesures « courageuses » sont nécessaires pour transformer le pays en un point de référence pour les politiques vertes.
Il a par exemple insisté sur le projet de climatiser convenablement les écoles, les centres de santé et les résidences, la promotion des énergies renouvelables pour garantir une énergie bon marché à la population, de « découper » l’activité des grandes entreprises énergétiques pour briser « l’oligopole » qui régit aujourd’hui le marché et de générer un demi-million d’emplois verts.
Avec ce paquet de mesures, le porte-parole de Sumar a déclaré que l’Espagne pourrait atteindre les objectifs du pacte vert européen en 20140, que le PP tente selon lui de boycotter, soit dix ans avant l’échéance fixée dans cet accord (2050).
« Dans le passé, il y avait plus de décès dus à la chaleur qu’aux accidents de la route, et de la même manière que nous avons pu réduire de 80% les décès dus aux accidents de la route dans ce pays, nous devons également être en mesure de protéger nos citoyens et de placer l’Espagne dans les meilleures conditions pour faire face à cette urgence climatique », a-t-il insisté.