L’investissement et la consommation tirent l’économie espagnole, tandis que le secteur étranger s’essouffle
MADRID, 28 (CALPA PARIS)
L’économie espagnole a progressé de 0,4% entre avril et juin, soit un dixième de point de pourcentage de moins qu’au trimestre précédent, tandis que son taux annuel s’est modéré de plus de deux points, passant de 4,2% au premier trimestre à 1,8% au second, en raison de la moindre contribution du secteur étranger.
Selon les données préliminaires des comptes nationaux publiées ce vendredi par l’Institut national de la statistique (INE), l’activité économique a été stimulée au deuxième trimestre de l’année tant par la consommation que par l’investissement, contrairement à la baisse des exportations et des importations.
Concrètement, la consommation des ménages a augmenté de 1,6 % entre avril et juin, après deux trimestres négatifs, tandis que les dépenses publiques ont progressé de 1,5 %, contre une baisse de 1,6 % au trimestre précédent.
L’investissement, quant à lui, a mis le pied sur l’accélérateur et a enregistré une croissance trimestrielle entre avril et juin de 4,6%, soit près de trois points de plus qu’au trimestre précédent et sa plus forte progression depuis le troisième trimestre 2020, tiré surtout par l’investissement en logement qui a progressé de 7,3%, contre une hausse de 0,9% au trimestre précédent.
La bonne performance de la demande intérieure au deuxième trimestre contraste avec le comportement du secteur extérieur. Les exportations ont baissé de 4,1% en glissement trimestriel et les importations se sont contractées de 1%, contre des hausses respectives de 5,6% et 2,7% au premier trimestre de l’année.
La première vice-présidente et ministre de l’Économie par intérim, Nadia Calviño, a souligné que l’économie espagnole a maintenu une « croissance solide » au cours du premier semestre.
Le PIB à prix courants s’est élevé à 354,313 milliards d’euros au deuxième trimestre de l’année, soit 1,766 milliard d’euros de plus qu’au trimestre précédent et un nouveau sommet dans la série historique. En glissement annuel, le PIB à prix courants a progressé de 7,9 %, soit un taux inférieur de près de trois points à celui du premier trimestre.
Par secteur économique, la construction a tiré la croissance au deuxième trimestre, avec une augmentation de sa valeur ajoutée brute (VAB) de 2,8% par rapport au trimestre précédent, suivie par les services (+1%). En revanche, l’agriculture et l’industrie sont devenues négatives, avec des baisses respectives de 8,4% et 1,6%.
LE PIB MODÈRE SON AUGMENTATION EN GLISSEMENT ANNUEL À 1,8% EN RAISON DU SECTEUR ÉTRANGER
En glissement annuel, le PIB progresse de 1,8 % au deuxième trimestre, contre 4,2 % au premier trimestre. Il s’agit du taux en glissement annuel le plus modéré depuis le premier trimestre 2021.
Selon les statistiques, la demande nationale a contribué à hauteur de 1,5 point à la croissance du PIB en glissement annuel au deuxième trimestre, soit un chiffre supérieur d’un dixième à celui du trimestre précédent, tandis que la demande extérieure a contribué à hauteur de trois dixièmes, soit 2,5 points de moins qu’au trimestre précédent et sa contribution la plus faible depuis deux ans.
Les données de l’INE publiées ce vendredi intègrent différentes révisions qui affectent les trimestres précédents. Ainsi, la croissance trimestrielle du premier trimestre 2023 a été révisée à la baisse d’un dixième de point de pourcentage, à 0,5%, celle du quatrième trimestre 2022, à 0,4%, et celle du premier trimestre de l’année dernière, à -0,6%. Le chiffre du deuxième trimestre 2022 a également été révisé à la hausse de deux dixièmes de point de pourcentage, à 2,8%.
De même, les statistiques ont relevé d’un dixième de point de pourcentage la croissance en glissement annuel pour le deuxième trimestre 2022, à 7,8 %, et ont abaissé d’un dixième de point de pourcentage le chiffre pour le quatrième trimestre de l’année dernière, à 3 %.
LA CONSOMMATION DES MÉNAGES SE MODÈRE ET L’INVESTISSEMENT S’ACCÉLÈRE
Selon les statistiques, la consommation des ménages a modéré sa croissance en glissement annuel de 1,2 point au deuxième trimestre, à 0,5%, tandis que les dépenses publiques ont accéléré leur progression en glissement annuel de plus de deux points, à 3,8%, leur plus forte hausse depuis deux ans.
L’investissement a également mis le pied sur l’accélérateur, affichant une croissance de 2 % en glissement annuel, soit un taux supérieur de 1,4 point à celui du premier trimestre.
Par secteur économique, la construction et les services ont progressé respectivement de 5,4 % et 2,1 % en glissement annuel, tandis que l’agriculture a progressé de 0,5 %. L’industrie, quant à elle, n’a pas connu de variation par rapport au deuxième trimestre 2022.
En revanche, les exportations ont décéléré leur croissance en glissement annuel de plus de neuf points à 0,7 % et les importations ont progressé de 0,2 % en glissement annuel, soit 3,1 points de moins qu’au premier trimestre 2022.
Le PIB à prix courants progresse de 7,9 % en glissement annuel au deuxième trimestre de l’année, soit 2,8 points de moins qu’au dernier trimestre 2022. En conséquence, le déflateur implicite du PIB a augmenté de 6% en glissement annuel, soit trois dixièmes de point de pourcentage de moins qu’au trimestre précédent.
546 000 EMPLOIS DE PLUS L’ANNÉE DERNIÈRE
L’emploi dans l’économie, en termes d’heures travaillées, a augmenté de 1,3 % au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, soit 1,2 point de pourcentage de plus qu’au cours des trois premiers mois de l’année.
En glissement annuel, le nombre d’heures effectivement travaillées a reculé de cinq dixièmes pour atteindre 0,6 %, son taux le plus bas depuis le premier trimestre 2021.
Dans le même temps, les emplois en équivalent temps plein ont augmenté de 2,9 % sur un an, soit six dixièmes de plus qu’au premier trimestre, ce qui signifie que 546 000 emplois en équivalent temps plein ont été créés en un an.
La productivité par emploi équivalent temps plein a enregistré une baisse de 1,1 % en glissement annuel, contre une croissance de 1,8 % au trimestre précédent. Il s’agit de son premier taux négatif depuis le troisième trimestre 2021. De son côté, la productivité apparente par heure effectivement travaillée a progressé de 1,1%, soit un taux inférieur de 1,9 point à celui du premier trimestre de l’année.
En glissement annuel, la croissance des coûts salariaux par unité de production (CSU) s’établit à 5,6 %, soit quatre dixièmes de point de pourcentage de moins que l’évolution connue par le déflateur implicite de l’économie (+6 %).
De son côté, la rémunération des salariés a augmenté de 7,3% en glissement annuel au deuxième trimestre, soit sept dixièmes de point de moins qu’au trimestre précédent, après une augmentation des effectifs de 2,8%, soit un dixième de point de plus, et la rémunération moyenne par salarié a progressé de 4,5%, contre 5,3% au premier trimestre.
Dans le même temps, l’excédent brut d’exploitation a progressé de 9,6 % en glissement annuel, soit 6,3 points de moins qu’au premier trimestre. Cet indicateur avait connu une croissance à deux chiffres pendant six trimestres consécutifs.